Accueillir un petit enfant épileptique

L’épilepsie est une maladie qui provoque beaucoup de réactions d’inquiétude chez les professionnels. Peur de ne pas savoir que faire en cas de « grande crise », de ne pas savoir gérer la réaction des autres enfants. En fait, le plus souvent, les manifestations de la maladie sont beaucoup plus diffuses et ne nécessitent pas un savoir-faire spécifique. Tout juste est-il utile de les anticiper en prenant certaines précautions.
Chez un jeune enfant les manifestations de l’épilepsie n’ont rien à voir avec la grande crise spectaculaire qui inquiète tant : chute brutale, perte de conscience, violentes secousses et salive autour de la bouche. Chez un bébé, cela se traduira par une brève rupture de contact (de quelques secondes à quelques minutes), par une immobilité et une fixité du regard. Puis il reprend ses activités, se remet à jouer comme si de rien n’était, sans aucun souvenir de cette absence passagère. Il peut parfois avoir des spasmes ou des pertes de tonus musculaire qui le fait glisser par terre, alors qu’il était juché sur son camion à roulettes. 
Les enfants qui parlent se mettent parfois à dire n‘importe quoi, les mots sont incompréhensibles. Ou faire des choses « bizarres » : mouvements involontaires, déambulations en zigzag, etc. Ces signes assez discrets passent parfois pour des troubles du comportement. A tort, l’enfant véritablement est inconscient, ne contrôle rien et surtout n’en garde aucun souvenir. 

Ce type d’épilepsie aux manifestations relativement discrètes permet un accueil collectif sans problème. Dans certains cas, quand l’épilepsie est plus sévère, elle peut endommager le cerveau de l’enfant et provoquer des difficultés globales de développement, les conditions de son accueil à la crèche sont à envisager au cas par cas et s’accompagner évidemment d’un PAI (Projet d’Accueil Individualisé) prenant en compte le type de handicap généré par l’épilepsie.

Attention aux écrans et aux jouets clignotants
Une chose est sûre on ne peut pas empêcher une crise car elle arrive sans prévenir. En revanche, on sait qu’il y a certains événements potentiellement déclencheurs. Comme une bonne colère, une forte fièvre, d’intenses émotions, la fatigue ou le manque de sommeil. Ou elle peut être liée à certains contextes tels l’endormissement. 
En fait, en collectivité ou chez l’assistante maternelle, une seule situation mérite une prévention particulière pour un enfant souffrant d’épilepsie à quelque degré que ce soit : c’est la photosensibilisation. En effet, environ 5% des petits épileptiques déclenchent une crise sous l’effet d’une lumière très contrastée ou très intense. Ainsi un enfant qui regarde un dessin animé, par précaution doit être situé à trois ou quatre mètres minimum de l’écran qui doit plutôt être de petite taille et de haute définition. La pièce doit être éclairée et mieux vaut éviter les programmes aux couleurs très contrastées. 
Les jeux qui comportent l’observation de motifs en ligne ou en à carreaux (illusions d’optiques) peuvent aussi être des facteurs déclencheurs. De même que toutes les activités d’éveil qui font appel à des flashs lumineux ou à des lumières qui clignotent par exemple. 

Pour savoir comment réagir en cas de crise, se reporter à notre fiche première urgence sur les convulsions .
Article rédigé par : Véronique Aussel
Publié le 16 février 2016
Mis à jour le 01 septembre 2017