Crèches : des coûts de fonctionnement très variables

A la demande de la Caisse nationale des Allocations familiales (Cnaf), une  étude* a été menée sur des coûts de fonctionnement des EAJE . Publiée aujourd’hui, cette étude confirme la forte variabilité des coûts.  25% des écarts sont explicables par des variables qui ont pu être isolées. Tandis que rien ne semble pouvoir expliquer statistiquement les 75%  restants ,si ce n'est des gestions différentes. Le point sur ces premiers constats.
 La masse salariale est le premier poste de dépenses
Elle représente en moyenne 75 % des coûts de fonctionnement.  A noter que les coûts de personnel sont plus élevés dans les crèches du secteur public. : 9,28€ par heure réalisée pour 6,52€ dans le secteur privé et 6,83€ dans le secteur associatif.
 Les achats, s’ils constituent le deuxième poste de charge, arrivent loin derrière  puisqu’ils représentent 7% du total des coûts.  Viennent ensuite : les amortissements et provisions (5,1%) et les services extérieurs (5%).  
Le prix de revient moyen d’une heure de crèche est de 10,18 euros.
En 2007, il n’était que de 8€ (soit une augmentation de 22,6%). Ce prix de revient est très variable (écart-type de 3,3 €) et dépend beaucoup du statut juridique de l’établissement.  Il est plus élevé si les gestionnaire est une entrprise privée (11,54€), plus bas s’il a un statut associatif (9,25€ . Il est de 10,64 si le gestionnaire relève du secteur public.  Evidemment ce prix dépend aussi de la localisation de la crèche : 11,28€ dans l’agglomération parisienne  et 9,84€ en zone rurale. En revanche note l’étude ce prix de revient horaire varie peu selon le type d’accueil proposé.
Trois grandes variables pour expliquer les disparités
Globalement les coûts varient donc selon le statut juridique de l’établissement (privé, public ou associatif) mais  également selon leur taux d’occupation réel (c’est à dire le ratio entre les heures réalisées et la capacité théorique d’accueil) . Dernière  variable : l’externalisation de certains services comme les repas ou le ménage par exemple ( ce qui est plus souvent le cas dans le secteur privé).
Certaines crèches moins bien gérées que d’autres ?
Les auteurs de l’étude notent cependant que «  beaucoup de variables n’expliquent pas de manière significative les écarts de coûts » et « qu’il y a une grande dispersion des coûts des EAJE. » « . Et avancent « que les variations de coûts pourraient avoir une composante propre au contexte de chaque structure. »
Daniel Lenoir, directeur général de la CNAF, n’avait pas dit autre chose lors de notre rencontre en mars dernier, quand en évoquant  cette étude en cours , il avait laissé entendre que certaines crèches étaient probablement ma  gérées.
 Néanmoins les auteurs de l’étude demeurent prudents et  concluent  que l’étude  mériterait d’être poursuivie pour mieux comprendre « le modèle économique des crèches en rapprochant les coûts, des produits de ces structures ». Tout en ne manquant pas de préciser que «  s’il faut garantir l’efficience de la gestion, il convient aussi de garantir la qualité de l’accueil ».

*Etude réalisée par la DSER avec le concours de Ernst et Young et Enéis Conseil auprès d’un échantillon de 300 EAJE

 
Article rédigé par : C.L
Publié le 26 mai 2016
Mis à jour le 26 mai 2016