Agnès Buzyn a reçu les représentants des assistantes maternelles

Vendredi 13 avril en fin d’après-midi, la Ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a reçu les organisations représentant les assistants maternels. Une grande première. Jamais jusqu’alors un ministre en charge des modes de garde n’avait reçu directement ces professionnels de l’accueil individuel.

Les représentants de l’Ufanafaam et de l’ANAMAAF-Supnaafam-Unsa, les représentants des autres organisations ayant été empêchés par grèves de la SNCF, sont unanimes pour saluer l’initiative ministérielle :  "C’est la première fois qu’un ministre nous reçoit directement. A un moment où l’on parle beaucoup des structures collectives, c’est une vraie reconnaissance pour notre profession et le mode d’accueil que nous représentons. ». Ce qui semble de bon augure alors même que les négociations entre l’Etat et la Cnaf sur le COG 2018-2022 touchent à leur fin. Sandra Onyszko de l’Ufnafaam note avec satisfaction que « la Ministre d’emblée a insisté sur le fait que les assistants maternels constituaient le premier mode de garde formel pour les familles ».
 
Aucune annonce mais des précisions notamment sur les vaccinations

Aucune annonce n’a été faite au cours de cet entretien de plus d’une heure. En revanche, la Ministre a pu apporter des précisons sur les conséquences des nouvelles obligations vaccinales pour les assistantes maternelles. Agnès Buzyn a expliqué que la DGCS était en train de préparer une circulaire qui clarifiait ce que pouvaient exiger les assistantes maternelles des familles. Elles peuvent consulter les pages du carnet de santé consacrées aux vaccinations de l’enfant. Comme le calendrier vaccinal s'étend sur plusieurs années, si en cours d’accueil des parents ne le suivent pas, les assistantes maternelles n’ont pas à démissionner. En revanche les parents employeurs doivent mettre fin au contrat. La rupture leur incombe. Un point rassurant pour elles et pour leurs droits liés aux fins de contrats. L’ANAMAAF soulignant au passage qu’il ne fallait pas oublier de signaler aux assistantes maternelles qu’elles devaient elles-mêmes avoir fait vacciner leurs propres enfants selon le nouveau calendrier vaccinal.

A l'écoute des préoccupations des assistantes maternelles
En fait la Ministre souhaitait surtout entendre les inquiétudes, souhaits ou revendications des assistantes maternelles. Chaque organisation insistant sur les points qu’elle jugeait essentiels. « Nous avons souligné qu’il ne fallait pas opposer les modes d’accueil collectif et individuel précise Sandra Onyszko. Et insisté sur le reste à charge des familles, qui actuellement entraine une concurrence malsaine entre les deux types d’accueil. Et plus généralement sur la nécessité de redorer le blason des assistantes maternelles pour qu’elles retrouvent l’estime des familles. »
De son côté Marie- Noëlle Petitgas de l’ANAMAAF précise : « Nous avons souhaité alerter la ministre qui l’a noté et a demandé à la DGCS de se rapprocher du Ministère des Comptes Publics, sur les difficultés et les incertitudes particulières pour notre profession liées au futur prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Et puis nous sommes revenues sur le baromètre de la qualité de vie au travail des assistantes maternelles dont nous sommes en train de dépouiller les résultats que nous communiquerons au ministre. On voit émerger les problématiques autour de la formation initiale, de l’aide pour s’équiper quand on débute le métier, des incohérences de certaines PMI entre accompagnement et contrôle, etc. »

Questionnement autour des MAM
La Ministre, à l’écoute, a questionné les assistantes maternelles sur les MAM. Et la façon dont elles se positionnent par rapport aux micro-crèches. Agnès Buzyn semblant vouloir comprendre pourquoi certains les voient comme en concurrence malgré des des modes de fonctionnement, des normes d’aménagement et d’encadrement, des financements et des relations contractuelles avec les parents différents. Enfin la relance des crèches familiales a été évoquée.
On le voit, la Ministre des Solidarités et de la Santé a montré que pour elle l’accueil individuel n’était pas un accueil « faute de mieux » et elle semble soucieuse de tenir compte des états d’âme et des souhaits des assistantes maternelles. Accueil il est vrai moins couteux pour les dépenses publiques. Affaire à suivre donc.
Article rédigé par : C.L
Publié le 16 avril 2018
Mis à jour le 17 avril 2018