Angine, scarlatine : les infections à streptocoque A inquiètent !

Début décembre, la direction générale de la santé a alerté sur des cas pédiatriques d’infections invasives à Streptocoque du Groupe A, plus importants que d’habitude. A ce jour, 8 enfants ont été hospitalisés en réanimation et deux sont décédés.

Voilà plusieurs jours que les autorités sanitaires de différents pays européens sont en alerte face aux infections invasives à Streptocoque du groupe A. Il faut dire que les bilans (provisoires) inquiètent : au Royaume-Uni, où les premiers cas graves ont été relevés, neuf enfants sont décédés de ces infections. En Espagne, 16 cas ont été détectés depuis octobre dernier et là encore, deux enfants sont décédés, comme le 7 décembre, les médias.

De quoi est responsable le Streptocoque du Groupe A (IISGA)?
Le streptocoque A est responsable de nombreuses infections bénignes (angine, impétigo, scarlatine) mais peut également être responsable d’infections invasives parfois mortelles (syndrome de choc toxique avec des arrêts cardio-respiratoires inexpliqués brutaux).

L’angine à streptocoque : éviction obligatoire !
A ce jour, deux infections doivent donc faire l'objet d'une attention toute particulière, notamment quand l'enfant est accueilli en collectivité :
D'abord, l'angine à streptocoque β-hémolytique du groupe A. Rare avant l’âge de 3 ans (les enfants ont encore des anticorps maternels qui les protègent), elle représente 25 à 40 % des angines de l’enfant de 3 à 15 ans. Elle se transmet via les secrétions oropharyngées, la toux ou les mains. Un Test Rapide d'Orientation Diagnostique (TROD) Streptocoque A permet de faire la différence entre une infection virale et bactérienne, mais comme le rappelle la direction générale de la santé « c'est un diagnostic clinique et un TROD négatif ne suffit pas à exclure une infection à streptocoque A ». Le traitement de ce type d’angine est antibiotique (amoxicilline). Ces angines peuvent évoluer vers des formes plus sévères et parfois réanimatoires constituant le syndrome du choc toxique, si elles ne sont pas traitées. Une situation d'autant plus délicate que la France est actuellement dans un contexte de rupture de stocks de cet antibiotique. L’angine à streptocoque A requiert l’éviction de la collectivité jusqu’à 2 jours après le début de l’antibiothérapie.

Scarlatine : éviction obligatoire... aussi !
Ensuite, la scarlatine. Cette maladie infantile est également due au streptocoque du groupe A, qui secrète une toxine spécifique. Elle débute par une angine accompagnée de fièvre et d’une altération de l’état général. L’enfant présente des ganglions douloureux au niveau sous-maxillaire. 24 à 48 h après apparait une éruption débutant au thorax, puis vers les membres (exceptés le contour de la bouche, du menton, des paumes des mains et des plantes des pieds). Vers le 6e jour la langue est framboisée. Le diagnostic est établi avec un TROD et un prélèvement de gorge. Là encore, le traitement est antibiotique et important, car non-traitée, la scarlatine peut évoluer vers une forme grave (rhumatisme articulaire aigü ou une glomérulonéphrite aiguë)
Pour la scarlatine également, l’éviction de la crèche dure jusqu’à 2 jours après le début de l’antibiothérapie.

Soupçon d'infections : attention aux gestes barrière !
La DGS rappelle également l'importance du respect des mesures barrière pour éviter la contagion au sein de la collectivité, à savoir le lavage soigneux des mains, le lavage des surfaces, jouets et autres objets présents dans les lieux fréquentés par l’enfant malade.

La DGS précise « qu’au regard d'une part de la gravité des cas, et d'autre part, de la survenue d'hospitalisations en réanimation de personnes contacts dans l'entourage familial des patients, il est nécessaire de surveiller l’apparition de tout signe clinique dans l’entourage du patient afin de permettre un diagnostic et un traitement précoces. ». Des signes à scruter donc aussi du côté des professionnels de l'accueil, qu'il soit collectif ou individuel !

Source : https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/dgs-urgent_no2022_83_streptocoque_a.pdf
 
Article rédigé par : Isabelle Hallot
Publié le 08 décembre 2022
Mis à jour le 17 janvier 2023