Assistantes maternelles : les projets du Gouvernement pour revaloriser la profession

Dans sa réponse à une question écrite à l’Assemblée nationale, la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn a précisé les pistes d’action du gouvernement pour revaloriser le métier d’assistante maternelle. Des mesures déjà évoquées, mais qui confirment les orientations du Gouvernement concernant l’accueil individuel.

Pierre Cordier, vice-président du Conseil départemental des Ardennes et député de la 2e circonscription des Ardennes, avait adressé une question écrite à l’Assemblée nationale publiée dans le Journal Officiel du 18 décembre dernier, dans laquelle il appelait l’attention de la ministre sur la situation des assistants maternels. Il y soulignait notamment : « le tarif minimum ne permet pas à la plupart des assistants maternels de toucher le SMIC », « les assistants maternels ne bénéficient pas d’aides particulières et sont même généralement écartés de la prime d’activité », ou encore la perte d’environ 21 900 places d’accueil chez les assistants maternels en 5 ans. Pierre Cordier souhaitait donc « connaître les mesures, notamment fiscales, envisagées par le Gouvernement pour la revalorisation de ce métier indispensable ».

Une baisse d’attractivité du premier des modes d’accueil
Agnès Buzyn a répondu à ces interrogations dans une réponse écrite publiée au Journal Officiel de ce mercredi 9 avril, commençant par rappeler que les assistants maternels représentent le premier mode d’accueil en France. Mais qu’ils étaient de moins en moins nombreux « sous l’effet du vieillissement des professionnels et des départs en retraite qui ne parviennent plus à compenser les entrées dans le métier. » En effet l’attractivité pour cette profession a baissé, pour plusieurs raisons : une rémunération et un rapport entre l’offre et la demande très variables d’un territoire à l’autre, ou encore un exercice solitaire, « qui démobilise les personnes débutant dans le métier ou n’ayant pas eu elles-mêmes d’enfants ou qui ne correspond pas ou plus aux aspirations de certains professionnels, ou encore de difficultés pour être remplacé. »

Priorité à la formation
La ministre explique ainsi préparer des réponses « nécessairement plurielles » devant permettre de renforcer l’attractivité du métier.
• Renforcer la formation initiale (qui précède l’agrément). Précisant qu’il y aurait des dispenses de formation pour les personnes ayant une expérience ou des qualifications pertinents « afin de ne pas freiner les reconversions ».
• Développer la formation continue, notamment avec le plan exceptionnel de formation « Ambition 600 000 » (2019-2022) prévu par la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté.
• Améliorer l’accompagnement des professionnels, notamment à travers les missions des relais assistants maternels (RAM) qui devront être renforcées dans le cadre de la Convention d’Objectifs et de Gestion (COG) 2018-2022 entre l’Etat et la Cnaf.
• Valoriser l’exercice en maison d’assistantes maternelles (MAM) « afin d’en diffuser le recours », avec une meilleure reconnaissance et un encadrement plus précis.
• Faciliter les possibilités de remplacements.
• Réfléchir autour de la santé au travail.
• Clarifier les règles d’indemnisation au chômage, « en particulier dans les cas de refus de vaccination de l’enfant par les parents ».

Agnès Buzyn assure par ailleurs que le renforcement de l’attractivité de la profession est « un objectif de la politique du ministère des Solidarités et de la Santé en faveur du développement des modes d’accueil. » Auquel les travaux de simplification du cade normatif des modes d’accueil entamés cette année dans le cadre de l’article 50 de la loi pour un Etat au service d’une société de confiance (ESSOC) doivent contribuer.


Pour aller plus loin :
Assistantes maternelles : ce que leur réserve 2019

Concertation sur le socle commun pour la formation continue des professionnels de la petite enfance
Article rédigé par : A.B.B.
Publié le 12 avril 2019
Mis à jour le 09 décembre 2019