Astuces pour faire manger de tout aux enfants, sans les lasser

Afin d’éduquer les jeunes enfants à toute la palette alimentaire, garante de leur bonne santé présente et future, il faut faire preuve d’imagination ! Comment assurer la diversité des repas ? Comment inciter les petits à découvrir de nouvelles saveurs ou à consommer certains nutriments qu’ils n’aiment pas mais qui sont nécessaires à leur croissance ?
Du calcium sous toutes ses formes
On peut tout simplement faire boire du lait aux enfants. Oui mais pas seulement et pas pour tous les enfants.
Le calcium est indispensable pour la croissance osseuse associé à la vitamine D et à de l’activité physique.
Certains enfants n’aiment pas le lait, ou se détournent du biberon, c’est leur droit ! Pourquoi ne pas le leur proposer dans une tasse. Vous pouvez leur donner des produits laitiers type yaourts tant que la mastication n’est pas acquise. Vers 10-12 mois, les fromages pasteurisés sont une source très intéressante de calcium, un faible grammage contient autant de calcium qu’un yaourt (pour exemple 100 g de gruyère apporte 1180mg de calcium contre 120g pour 100mL de lait entier).  il est facile aussi de le « cacher » dans une purée, un potage sur des pâtes. Attention à la qualité du fromage, achetez du « vrai fromage », du cantal, de la tomme, de l’Etorki, du bleu…ne remplissez pas le frigo de spécialités fromagères, résultats d’une addition de sels de fonte ces additifs alimentaires ne sont pas indiqués pour les moins de 3 ans. Le plateau est suffisamment riche au naturel pour s’en passer !
Pour les enfants allergiques aux protéines de lait, c’est plus compliqué, ici pas question de proposer des aliments contenant du lait, quel que soit l’animal l’ayant produit car il existe des allergies croisées dans 90% des cas. Il y a des laits totalement déprotéinisés, les hydrolysats de lait : Hydrolysat de caséine (Nutramigen 1 et 2 LGG, Pregestimil, Allernova), Hydrolysat de riz (Modilac Riz 1 et 2), Hydrolysat de lactosérum ( Pepti Junior, Galliagène) adaptés à ces pathologies.
Après la diversification, des aliments tels que les poissons, les légumes secs, les fruits secs (amandes, noisettes) certains légumes couvrent les besoins journaliers. Une supplémentation en calcium peut néanmoins être prescrite.

Des fibres grâce aux fruits et légumes
Les fibres sont indispensables dans la composition des repas, elles ralentissent le passage du glucose dans le sang, et limitent donc les hypoglycémies et fringales en fin d’après midi. Et pourtant leur consommation est insuffisante…
Les fruits et les légumes grands pourvoyeurs de fibres ont une place de choix dans les recommandations nutritionnelles, en entrée, dans l’accompagnement et au dessert. En respectant les saisons, la gamme semble limitée à première vue, il faut jouer sur les variétés, les couleurs, les formes, les betteraves ne sont pas uniquement rouge, il existe des blanches, des jaunes, des panachées…
Les légumes peuvent être cuits à la vapeur, avec la viande, des carottes au jus…c’est délicieux ; les petits pois qui ne sont pas appréciés cuits dans l’eau peuvent être adorés mijotés avec une pièce de bœuf.  Ils peuvent être présentés en vichy, julienne, en entier. Un peu de régression chez les grands et c’est la fête, une bonne purée de légumes et le petit puits pour la sauce ou la noisette de beurre peut être la solution pour proposer une nouvelle saveur avant la découverte réelle ! Les gratins, les clafoutis sont aussi des pistes à explorer.

Féculents  et légumineuses : une incroyable diversité !
Les pommes de terre bien sûr, et les pâtes et le riz sont de féculents et apportent l’énergie…mais aussi les légumineuses (lentilles, flageolets, pois chiches, haricots de toutes les couleurs), le quinoa, l’orge, le maïs, le millet (excellent au lait en dessert), le sarrasin… de préférence semi-complètes pour bénéficier des fibres. Les tubercules ne sont pas à oublier, la patate douce, le manioc sous forme de tapioca. Associer légumineuses et céréales apportent en plus des protéines végétales couvrant les besoins de l’organisme, une façon de donner de la viande sans viande ! Des idées de repas végétariens (couscous végétarien aux fèves, chili…) ne manquent pas) ni les milles et une façon d’accommoder les pommes de terre (vapeur, frites, purée, cuites à l’eau puis revenues, agrémentées de fines herbes…) et ses acolytes.
Pour que l’assiette soit juste belle, colorée et équilibrée,  il faut toujours associer légumes et féculents ou légumineuses, les combinaisons sont multiples…tout dépendra de la protéine que vous aurez choisie pour le menu.
Certaines céréales se cuisinent en sucré, les recettes sont multiples mais malheureusement peu proposées dans les familles. N’hésitez pas à ouvrir les livres de recettes du monde, l’inspiration y est importante et lorsque vous remportez un succès donner les recettes aux parents !

Acides gras : misez sur les huiles de toutes sortes
Pour cuisiner, il faut de la matière grasse, aujourd’hui on sait que la margarine n’est pas adaptée, mieux vaut utiliser des huiles végétales…
Les lipides sont constitués d’acides gras, plus ou moins bénéfiques pour la santé. Les AGS (acides gras saturés) sont à limiter mais pas à bannir, ils sont présents dans les produits laitiers, les viandes rouges et les margarines hydrogénées.
Les AGMI (acides gras mono insaturés) sont favorables pour la santé et sont présents dans l’huile d’olive et les graisses des volailles !
Les AGPI (acides gras poly-insaturés) dont les omégas 3 et 6 indispensables au développement cérébral des bébés sont présents dans les poissons gras et les huiles de première pression à froid de noix, colza, tournesol.
Il faut donc avoir dans les placards, une petite gamme d’huiles dite de première pression à froid pour faire danser les papilles et entretenir le corps et le cerveau tant pour les cuissons que les assaisonnements !
Article rédigé par : Sylvie Guillou, docteur en chimie, www.secali.com
Publié le 15 février 2016
Mis à jour le 14 juin 2021