Françoise Näser, assistante maternelle : « La fin de la relation d’attachement est un moment très brusque pour l’enfant »
Françoise Nässer : En tant qu’assistante maternelle, je passe beaucoup de temps avec les enfants dont je m’occupe. Je deviens donc naturellement une figure d’attachement secondaire, au même titre qu’un grand-parent. Contrairement à la crèche, nous sommes en comité restreint : je ne garde pas plus de 3 enfants, de sorte que je développe une relation privilégiée avec chacun d’eux. Et l’attachement est encore plus fort quand je garde des enfants âgés de 2 ou 3 mois.
Comment vous positionnez-vous par rapport aux parents ?
Si le parent me laisse cette place affective, le lien d’attachement à l’enfant est très fort. J’essaie également de les inclure dans cette relation, avec un cahier de liaison ou des photos témoignant de la journée de l’enfant. Il ne faut pas oublier que, lorsqu’on garde un bébé, on accueille toute une famille ! On ne peut pas dissocier les parents du lien affectif que l’on crée. Je veille également à ce qu’ils ne croient pas que je prends leur place, que je comprends mieux leur enfant, que ma qualité de relation est meilleure, que je deviens une figure d’attachement principale…
On parle beaucoup de l’importance de l’adaptation, mais qu’en est-il lorsque l’enfant doit se séparer de vous ?
Notre mission est d’accompagner l’enfant vers l’autonomie. S’il est bon qu’un attachement fort se crée lorsqu’il arrive chez moi, je dois aussi le préparer peu à peu à la rupture de notre lien. Alors, dès qu’il commence à marcher, je ne le porte plus dans mes bras par exemple. Lorsqu’il a l’âge d’entrer en maternelle, je lui offre également un album avec quelques photos ; cela lui permet une transition plus douce vers cette inconnue qu’est l’école. La fin de la relation d’attachement avec l’assistante maternelle peut être un moment très brusque pour l’enfant, c’est donc important de l’y préparer.
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