Communication Non-Violente : une approche en 4 temps

Élaborée par le psychologue Marshall Rosenberg dans les années 70, la Communication Non-Violente est un concept reposant sur la bienveillance et l’empathie. C’est un moyen de communication en 4 étapes, fondées sur l’écoute et l’expression des besoins, qui permettent à chaque individu de maintenir un dialogue ouvert dans un contexte personnel ou professionnel.
Partant du postulat que les êtres humains partagent les mêmes besoins fondamentaux et possèdent tous une capacité naturelle à se montrer bienveillant, Marshall Rosenberg a élaboré dans les années 70 un concept pour communiquer sans violence : la Communication Non-Violente (CNV). Elle repose sur l’écoute de soi-même et des autres afin de prendre en compte et d’exprimer les sentiments de chacun. L’empathie est une dimension centrale de l'approche CNV.

Observation, Sentiment, Besoin, Demande
Conçue en 4 étapes connues sous l’acronyme OSBD (pour observation, sentiment, besoin, demande).
  1. La première étape consiste à observer et décrire une situation de manière objective et sans jugement. Ainsi, l’observateur ne dira pas « tu es en retard » mais « nous avions rendez-vous à 13h, il est 13h30 ». Une telle formulation évite à l’autre interlocuteur de se sentir agressé.
  2. La deuxième étape est centrée sur les sentiments : il s’agit de formuler ce que l’on ressent véritablement face à une situation.
  3. Vient ensuite l’expression du besoin tel que la sécurité, l’intimité, la distraction, le repos ou encore l’autonomie. Pour Marshall Rosenberg, les besoins sont universels à tous les êtres humains. Ce point commun permet une meilleure compréhension et acceptation de l’autre. L’enjeu est ici d’identifier le besoin caché derrière le sentiment.
  4. Enfin, la dernière étape propose de formuler une action concrète, précise, réalisable et satisfaisant toutes les parties. Le dialogue, maintenu ainsi ouvert, favorise la coopération pour apporter une solution.
Gestion des émotions et des conflits
Le processus valorise la création d’un lien entre les individus, sa préservation étant considérée comme plus importante que le résultat obtenu. « La CNV offre une autre grille de lecture pour une situation, résume Maylis Boyé, formatrice en management et communication bienveillante. La prise de recul intervient à chaque étape : on observe ce que l’on vit et ce que vit l’autre, on s’interroge, on écoute, on énonce une demande claire et en phase avec son besoin. La méthode facilite une prise de conscience de la façon dont nous communiquons. A terme, on retrouve notre capacité naturelle d’écoute bienveillante. » Au quotidien, la CNV se traduit par une meilleure gestion du stress, des émotions, des conflits. Et rappelle une notion fondamentale : pour respecter les autres, il importe en premier lieu de se connaître, d’avoir une conscience de soi, de construire une relation apaisée et de qualité avec soi-même.

La grande famille de la communication sans violence

La « Communication Non-Violente » est une marque déposée, certifiant l’appartenance au courant de Marshall Rosenberg (à sa méthode et à ses outils). Dans sa lignée, d’autres concepts sont apparus tels que la communication consciente, la communication bienveillante ou la communication empathique. « Ces approches dérivent toutes du travail du psychologue américain Carl Rogers, précise la psychothérapeute Isabelle Filliozat. Leur point commun avec la CNV est l’intention de développer une communication sans violence. »

Article rédigé par : Nelly Moussu
Publié le 23 février 2016
Mis à jour le 30 mai 2018