La Communication Non-Violente : au service de l’enfance
A l’écoute des besoins de chacun
Cela se traduit d’abord par la prise en compte de ses besoins en tant qu’adulte. « Un travail d’auto-empathie et d’empathie accroit la qualité de la relation à soi et aux autres, souligne Catherine Guéguen, pédiatre formée en CNV. Quand les professionnels parviennent à se connecter à leurs émotions, ils comprennent mieux celles des enfants. » Et peuvent leur proposer une présence et une écoute de qualité. « Souvent, nos habitudes dans la relation avec les enfants ne sont pas en cohérence avec nos intentions éducatives bienveillantes, remarque Catherine Schmider, coordonnatrice de l’association Déclic - CNV & Education. La CNV est une approche pour vivre concrètement ces intentions, par une meilleure compréhension du fonctionnement de l’être humain et de ce qui l’épanouit. »
Déconstruire les a priori
Souhaitant développer une pédagogie respectueuse de l’adulte comme de l’enfant, Soizick Declercq a inclut la CNV dans sa structure. Responsable de la micro-crèche L’arbre à papillons à Bouaye (Loire Atlantique), elle témoigne : « Nous avons ainsi créé une ambiance apaisée avec des enfants qui se sentent écoutés dans leurs besoins et en confiance. » Pour apprendre à communiquer autrement, les professionnels sont invités à abandonner les paroles blessantes et à s’éloigner de leurs a priori. « Dans les premières années de sa vie, l’enfant n’est pas dans la confrontation ou le caprice, insiste Isabelle Filliozat, psychothérapeute.** En respectant les capacités du cerveau des enfants, la CNV permet aux professionnels de ne plus se sentir « attaqués » par leurs comportements. »
Une autorité respectueuse
Grâce à la CNV, ils accueillent au contraire avec bienveillance toutes les situations. Soizick Declercq prend ainsi l’exemple d’un enfant qui mord un camarade : « je ne suis pas dans la réaction ou la punition. Je prends le temps de l’observation et de l’échange avec chaque enfant : je les aide à nommer leurs sentiments, les raisons de leurs gestes, leurs besoins. L’enfant mordeur peut ainsi m’expliquer qu’il jouait tranquillement avec une poupée que l’autre a voulu lui prendre ; il s’est alors senti en colère et a mordu. Je vais lui expliquer que moi, l’adulte, je suis le garant de la sécurité et du bien-être de tous. La morsure allant à l’encontre de ce bien-être, elle est donc interdite. La CNV n’empêche pas de fixer des limites ! » L’autorité s’exprime alors de façon respectueuse, les conflits sont vécus de manière constructive, le principe de coopération est incarné.
*auteure de J’ai tout essayé et Les chemins de la joie.
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