Snoezelen, une approche non règlementée qui se professionnalise

Snoezelen n’étant pas une méthode, elle n’est pas règlementée. Certains professionnels estiment néanmoins qu’une formation devrait être obligatoire afin de garantir une bonne application de cette approche.
La pratique du Snoezelen n'est aujourd’hui pas réglementée. «  Comme il ne s'agit pas d'une méthode, il serait problématique de la codifier, souligne Catherine Lefèvre, psychomotricienne et formatrice à l’approche Snoezelen chez Crèche Attitude. Chaque individu est unique avec son propre seuil de sécurisation, ses canaux sensoriels de prédilection... Une réglementation appauvrirait cette approche ou la rendrait trop technologique, commerciale, interactive... » Pour autant, il peut être intéressant pour les professionnels de se former.

Comprendre les enjeux de cette approche
L’approche Snoezelen s’appuie sur l’observation de l’individu et l’adaptation des propositions sensorielles qui lui sont faites. Cela implique de comprendre en amont le comportement des enfants, leur besoin d'espace, les effets physiologiques des stimulations. « Pour tout cela, la formation joue un rôle essentiel. Elle permet également de comprendre le sens du matériel » ajoute Catherine Lefèvre.
En quelques jours, les professionnels de la petite enfance peuvent ainsi découvrir les fondamentaux de l'approche Snoezelen, réfléchir à l’utilisation des salles et du matériel, apprendre à organiser des séances. « Ça nous a été très bénéfique pour réussir à observer les effets des stimulations sur les enfants » précise Sophie Guepey, directrice de la structure multi-accueil Pirouettes et Galipettes à Centrey. De son côté, Anne Chartier, directrice de la crèche Babilou Convention, estime que « de la même manière qu’il existe une charte d’utilisation du matériel Snoezelen, il faudrait mettre en place une formation obligatoire à cette approche. Ca éviterait par exemple d’utiliser trop d’objets d’un coup avec les enfants : l’effet va alors à l’encontre du bien-être car ils sont trop stimulés ! »

La formation en immersion
« On enseigne aux professionnels que ce n’est pas le matériel qui compte mais le sens que l’on met dans cette approche, commente Sidonie Fillion psychomotricienne et formatrice Snoezelen pour la petite enfance. On insiste sur les enjeux de la relation et du partage avec l’enfant. » Lors d’une formation, les professionnels sont immergés dans l’espace Snoezelen. « On apprend à le ressentir et à se mettre à la place de l’enfant, raconte Anne Colin-Sage, psychomotricienne à la crèche Babilou Convention. Le personnel de notre structure a pu repenser son rapport au corps, au relationnel, à sa présence auprès des enfants… » Catherine Lefèvre ne voit donc qu’une limite à la formation : « elle doit rester sur la base du volontariat. Il s'agit de travailler d’abord avec son propre corps, ses ressentis émotionnels et sensoriels, et après avec ceux d'autrui.  C’est une démarche personnelle mise en place dans un cadre professionnel. »
Article rédigé par : Nelly Moussu
Publié le 15 mai 2016
Mis à jour le 13 février 2018