Lieux d'accueil : comment se passe la prévention des poux chez l'enfant ?

Plutôt rares dans les crèches et les halte-garderies, les cas de pédiculose nécessitent toutefois une prise en charge efficace pour éviter les épidémies de poux. Le Dr. Emmanuelle Berraute, médecin de PMI de la Ville de Paris, fait le point sur les mesures de prévention privilégiées dans les structures parisiennes de la petite enfance.
Les poux chez les enfants en bas-âge : une prévention secondaire
Ils sont la bête noire des médecins scolaires et des enseignants... Mais les poux sont loin d'être une priorité dans les structures d'accueil de la petite enfance. « Les cheveux des petits sont tellement fins qu'ils sont rarement concernés par des grandes infestations de poux, » explique le Dr. Emmanuelle Berraute, médecin de PMI de la Ville de Paris. « Les cas les plus fréquents sont observés chez les moyens et les grands. Il s'agit alors plutôt d'enfants isolés qui ont été contaminés par des grands frères ou des grandes sœurs scolarisés et non pas dans le cadre de la garde. On est rarement confrontés à des épidémies de grande ampleur comme celles que l'on connaît à l'école, » précise-t-elle.

Pour les pros de la petite enfance, le mot d'ordre est donc simple : la prévention au quotidien peut se réduire au stricte minimum (prévoir des porte-manteaux et des espaces de rangements individuels pour les vêtements, nettoyer régulièrement le linge, utiliser des brosses personnelles pour coiffer les enfants, etc.).

Une surveillance renforcée en cas de pédiculose avérée
Par contre, dès qu'un enfant accueilli est atteint de pédiculose, des mesures d'hygiène et d'information s'imposent. L'objectif : éviter l'épidémie en adoptant notamment les préconisations du Conseil Supérieur de l'Hygiène Publique de France, formalisées dans son avis du 27 juin 2003 (1). « Quand un cas est décelé dans la structure, c'est là que le travail de prévention commence réellement », explique le Dr. Berraute.
Et en la matière, c'est la communication avec les parents qui prime. « Dans les structures de garde parisiennes, nous mettons systématiquement en place des affiches signalant la présence de poux, la directrice reçoit les personnes concernées, donnent des conseils sur les traitements, insiste sur l'importance du peigne fin, etc, » continue-t-elle.

En parallèle, des mesures de prévention environnementale et d'information du personnel, tout aussi primordiales, sont déployées. « La literie, le linge ,les jeux sont nettoyés en cycle long, à 50°C au moins. On conseille également aux professionnelles de réaliser un traitement préventif et de porter une attention toute particulière à la surveillance chez elles et sur leur lieu de travail, » insiste le médecin.

Quels réflexes en cas de persistance des poux ?
Dans la très grande majorité des cas, ces quelques gestes suffisent à éviter la prolifération. Toutefois, les professionnelles sont parfois confrontées à des enfants non ou mal traités. Quels sont alors les recours pour éviter de contaminer la collectivité ? « C'est d'abord à la directrice de revenir à la charge pour expliquer aux parents l'importance du traitement. S'ils n'agissent toujours pas, c'est le médecin de la crèche qui intervient en bout de course et peut menacer d'éviction. Mais cela n'est jamais le cas. » En effet, non seulement les cas de refus de traitement sont exceptionnels, mais ils sont rarement dus à la mauvaise volonté des parents.

C'est au contraire le prix des produits qui est parfois bloquant : impossible, pour certaines familles dans le besoin, d'investir dans des sprays ou des shampoings trop onéreux. La seule solution est alors d'orienter les dites familles vers les services sociaux pour obtenir une aide financière, comme le souligne le médecin. « Il nous est malheureusement très difficile de faciliter l'accès aux soins. Les anti-poux ne sont malheureusement pas au budget des structures d'accueil et les professionnelles ne  peuvent pas traiter les enfants sur place ».

Assistantes maternelles : comment éviter que les enfants accueillis n'attrapent des poux ?

Selon le Dr. Berraute, 3 réflexes sont à privilégier :
1. Traitez votre environnement : « N'hésitez pas à utiliser un spray insecticide adapté aux enfants sur le canapé et toutes les surfaces où ils évoluent. »
2. Informez les parents : « Si vous avez des enfants scolarisés atteints de pédiculose, avertissez les parents et conseillez-les sur les traitements adaptés. »
3. Évitez de mélangez les bonnets, écharpes et manteaux.

Article rédigé par : Eleonore Schreibman
Publié le 01 septembre 2016
Mis à jour le 02 septembre 2016