La qualité de l’air intérieur dans les crèches s’invite aux « Défis Bâtiment Santé » 2021

Depuis 10 ans, les Défis Bâtiment Santé s’attachent à faire progresser le sujet de la santé dans le bâtiment. Le 6 juillet dernier, c’est la qualité de l’air intérieur qui a été au cœur de ces « défis du bâtiment santé ». Sous forme de sessions posters, les diplômés du master « Risques en Santé dans l’Environnement Bâti (RISEB) » de l’université d’Angers ont présenté un dispositif de sensibilisation des professionnels du bâtiment associés à la qualité de l'air intérieur (QAI). Deux projets concernaient les crèches.
Un projet innovant nommé CRESPI
L’étude CRESPI menée en partenariat avec L’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), L’OQAI, le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), l’École des hautes études en santé publique (EHESP) et Epiconcept a pour but d’améliorer les connaissances scientifiques afin de mieux comprendre les causes de survenue des maladies respiratoires, comme l’asthme. Le projet CRESPI est coordonné par Pierre Bonnet, ingénieur au Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) et expert sur la qualité de l’air intérieur. Ce projet innovant consiste en la mise en place d’une cohorte d’enfants issus d’un échantillon de 100 crèches tirées au sort à partir du fichier des Etablissements d’Accueil de Jeunes Enfants (EAJE) en Ile-de-France. Il s’attache à étudier l’impact des expositions environnementales en crèches, sur la santé respiratoire des enfants jusqu’à 3 ans, notamment à cause de la poussière, et aux produits de nettoyage. « Les connaissances apportées par ce projet seront une base pour favoriser le développement de stratégies ciblées de prévention de la maladie dès le plus jeune âge. » 

Des appli dédiées
Deux enquêteurs vont se rendre dans les crèches pour réaliser des prélèvements de poussières déposées au sol et d’air intérieur, présenter les objectifs de l’étude aux personnels et aux parents puis leur remettre un smartphone. Un questionnaire standardisé est donné aux parents portant notamment sur l’utilisation de produits de nettoyage à domicile et la santé respiratoire de l’enfant. L’évaluation des expositions et de la santé respiratoire se fait via des applications : le personnel et les parents scannent les codes-barres des produits de nettoyage utilisés en crèche et à domicile et documentent la fréquence et l’usage des produits. Les codes-barres scannés permettent de connaître la composition des produits prélevés puis de les faire analyser par des laboratoires. 

RECOCRECHES 2020
C’est l’agence ODE et sa fondatrice Olga Diarte qui en est à l’origine. Olga Diarte intervient auprès des collectivités, des professionnels du bâtiment et de la santé, « pour diagnostiquer les pratiques et favoriser un environnement intérieur sain : audits de crèches, création d’outils spécifiques. » Après avoir interviewé tous les acteurs de la petite enfance et les concepteurs de bâtiments de crèches, en rénovation ou en construction de la région de la Nouvelle-Aquitaine, elle s’est rendue compte que les maîtres d’ouvrage étaient assez dépourvus pour intégrer les questions de santé et notamment celles sur la réduction de la pollution chimique et la qualité de l’air intérieur (QAI). Or plusieurs études ont émis l’existence de liens entre l’exposition environnementale précoce et la survenue de maladies chroniques. Pour aider les professionnels, elle a édité un guide RECOCRECHES 2020 – le premier datait de 2017 -  « réunissant 12 fiches métiers (architectes, directeurs de crèche…) et des fiches thématiques sur le bâtiment et ses points de vigilance » et passant en revue les sources de pollution liées à l'environnement de la crèche pouvant induire une exposition des jeunes enfants à des substances indésirables.
 
Article rédigé par : Isabelle Hallot
Publié le 26 juillet 2021
Mis à jour le 26 juillet 2021