L’obésité infantile : une véritable épidémie

L'obésité est un excès de masse grasse dans le corps, dû à un déséquilibre entre les apports de nourriture et la dépense énergétique du corps et entrainant des inconvénients pour la santé. Elle doit être considérée comme une maladie car elle peut mettre en cause le bien être somatique, psychologique et social de l’individu.
La définition de l'obésité repose entre autres sur le calcul de l'Indice de Masse Corporelle qui est le rapport du poids (kg) sur la taille (m) élevée au carré.
Comparons 2 enfants de 3 ans chacun et pesant 15kg mais de taille différente

Poids   Taille     IMC                 Observation      
15kg    1m       (15/12)=15       IMC correct
15kg    90cm    (15/0,92)=18,5 Léger surpoids

La courbe d’IMC est insérée dans les carnets de santé des enfants et largement utilisée par les médecins afin de suivre l’évolution du poids des enfants.

Les causes de l’obésité
  • Le manque de sommeil, des études ont démontré que les risques de surpoids semblent accrus chez les enfants qui ne dorment pas assez. En effet, l'organisme de ces enfants produit moins d’hormones régulant l’appétit, fabriquées pendant le sommeil.
  • Une sédentarisation excessive avec diminution de la pratique sportive. Les enfants qui ne pratiquent aucune activité sportive en dehors de l’école et qui rejoignent l’école en voiture ou bus voient la consommation d’énergie par les muscles de leur organisme réduite… il en est de même pour les adultes !
  • L'influence de la télévision et des tablettes : certaines études ont démontré que le temps passé à regarder la télévision durant l'enfance peut être considéré comme prédictif d'une obésité à l'adolescence, selon une enquête récente de l’INSEE, les 4-6 ans "scotchent" 2h22 tous les jours devant la télévision. Les 7-10 ans restent 2h53 et les 11-14 ans, eux, restent 3h34. A titre de comparaison, les 11-14 ans ne passaient "que" 2h50 devant la télé en 2010, selon une autre étude publiée par l'Insee, soit une demi-heure de moins.
  • Le grignotage. En plus du manque d’exercice physique, le grignotage s’installe et favorise des apports caloriques non dépensés.
  • L'évolution des habitudes alimentaires, les tentations sont grandes pour les gourmands, à tout coin de rue fleurissent des points chauds avec croissants et autres douceurs énergétiques mais vides de vitamines et autres oligoéléments indispensables pour le bon fonctionnement de l’organisme. À la maison, les parents prennent moins le temps de mijoter des bons petits plats remplacés par les préparations industrielles beaucoup plus riches.
  • Les prédispositions génétiques, certains enfants vont « profiter » plus que d’autres. Si l’un des parents est obèse, l’enfant a 40% de risque de l’être à l’âge adulte et si les deux parents sont obèses, l’enfant a 80% de risque de l’être à l’âge adulte. Autre étude, des scientifiques ont suivi des jumeaux nés de parents maigres et élevés dans une famille en surpoids…leur poids était tout à fait normal.
La prévalence du surpoids et de l’obésité est plus importante chez les catégories socio-économiques les moins favorisées, moins exposées aux messages nutritionnels que les autres. Par ailleurs, pour des raisons culturelles et économiques, elles ont moins facilement accès à une alimentation équilibrée (riche en fruits, en légumes, en viande, poisson et en céréales complètes) et privilégient une alimentation de forte densité énergique mais de faible densité nutritionnelle.

Les conséquences de l’obésité
L’obésité entraîne des problèmes de santé comme l’hypertension artérielle, des troubles du métabolisme des lipides, des glucides, des troubles orthopédiques, respiratoires, des problèmes cutanés.
Au delà de ces conséquences physiques, s’ajoutent les conséquences psychologiques.  Chez les enfants en surpoids des troubles psychiques peuvent apparaitre tels que la tendance à la dépression, les troubles alimentaires, l’altération de l’estime de soi.
La pratique du sport devient une souffrance, se montrer aux autres est impossible, ils dissimulent leur corps sous des vêtements amples et qu’en bien même ils sont partant, ils ne seront que très rarement choisis dans les équipes (ou alors par défaut et toujours en dernier) car ils courent moins vite que les autres.
Ils sont souvent victimes de moquerie, « sac à patate, cageot, gros sac, gros lard »…fleurissent dans la bouche des autres enfants. Ces mots marquent à tout jamais, ils les porteront en eux tel un fardeau et dégraderont petit à petit l’image positive que toute enfant doit avoir pour grandir et se réaliser. Les compulsions alimentaires peuvent alors apparaître, la nourriture devient une protection contre le monde extérieur si agressif, leur état de santé s’aggravant, le cercle infernal est en place. Les parents doivent décrypter les signaux d’alarme afin de venir en aide à leur enfant (changement de caractère, chute des résultats scolaires, renfermant).


 

Des chiffres inquiétants

En France, en 2013, en grande section de maternelle (enfants âgés de 5 à 6 ans) : 9,7 % des filles et 7,3 % des garçons étaient en surpoids, mais n'étaient pas obèses ; 3,8 % des filles et 3,1 % des garçons sont atteints

Article rédigé par : Sylvie Guillou, docteur en chimie, www.secali.com
Publié le 19 février 2016
Mis à jour le 09 octobre 2018