Mort inattendue du nourrisson : où en est la recherche ?

En France, des programmes de recherche sur la mort inattendue du nourrisson sont menés par les centres de référence et l’Observatoire national de la mort inattendue du nourrisson (Omin) créé récemment.
Les centres de référence MIN ont été créés en 1986. Ils ont pour missions de prendre en charge les bébés décédés et leurs parents, de diagnostiquer les causes du décès, d’accompagner le deuil, et de développer l’information des professionnels et du grand public. Il en existe partout en France. Parallèlement, un Observatoire national de la mort inattendue du nourrisson (Omin) a vu le jour en mai 2015. Ce projet, initié par l’Association nationale des centres référents de la mort inattendue du nourrisson (ANCReMIN) est actuellement porté par le centre de référence nantais. Il s’adresse aux familles ayant perdu un enfant âgé de 0 à 2 ans de mort inattendue du nourrisson. L’Omin permet de regrouper les informations socioéconomiques, cliniques et biologiques des enfants inclus. À moyen terme, le but est d’actualiser les messages de prévention mais également de faire progresser la recherche scientifique dans le domaine. La mise en place de cet observatoire devrait permettre d’affiner les chiffres sur le nombre d’enfants victimes de mort inattendue.

Mort inattendue du nourrisson : de nouvelles pistes ?
Des études récentes ont avancé de nouvelles pistes pour expliquer la mort inattendue du nourrisson. Des chercheurs américains ont avancé l’hypothèse qu’elle serait due à un dysfonctionnement de l'oreille interne du bébé qui l’empêcherait  de se réveiller spontanément et de changer de position quand il a des difficultés à respirer. Une autre étude publiée en 2010 a révélé le rôle de la sérotonine dans la mort inattendue du nourrisson. Une hormone  essentielle dans la régulation de la température corporelle et du rythme cardiaque. Les scientifiques ont observé que les bébés décédés de MSN avaient des niveaux bas de sérotonime. Toutes ces  recherches apportent des éléments de réflexion intéressants, mais sont critiquables sur certains points : le nombre restreint de cas inclus dans les études et les choix des groupes témoins. Et ce d’autant plus que pour l’heure elles n’ont débouché sur aucune mesure pratique permettant de prévenir ces drames.

Lai maternel : des effets protecteurs
Certaines études ont démontré que l’allaitement maternel a un léger rôle protecteur car il améliore l’immunité du bébé. Bien que le mécanisme n’en soit pas connu, une réduction du risque de MIN est aussi associée à l’utilisation d’une sucette. Il semblerait que les enfants ayant un grand besoin de succion renforcent les muscles de leur bouche en tétant, ce qui favoriserait le dégagement des voies aériennes.
Article rédigé par : Suzanne Godin
Publié le 19 février 2016
Mis à jour le 18 août 2017