Comment réagir face à des convulsions

Les convulsions du bébé sont généralement dîtes hyperthermiques : elles apparaissent au cours d’un épisode fébrile, chez un enfant âgé de 9 mois à 2 ou 3 ans et sont bénignes à 98%. Elles concernent environ 7% des bébés. Elles sont à distinguer des crises d’épilepsie et il n’ y pas obligatoirement de relation de cause à effet : un bébé faisant des convulsions hyperthermiques simples ne sera à priori pas épileptique.
Les 3 règles d’or à connaître à propos des convulsions

  1. Il faut  déterminer si c’est  une crise simple ou une crise  compliquée
  2. Il faut maintenir l’enfant  en position latérale de sécurité afin de protéger les poumons en cas de vomissements et  d’empêcher qu’il ne tombe
  3. Avoir 1 ampoule de VALIUM, 1 seringue et 1 canule rectale à disposition si l’enfant a déjà présenté un épisode convulsif.

  4.  
Comment reconnaître le type de crise convulsive

  • La crise simple est une crise intervenant dans un contexte de fièvre souvent supérieure à 38°C, chez un bébé de 9 mois à 2 ans( les convulsions sont  rares après 3 ans).  La crise est brève, inférieure à 15 minutes, tout le corps convulse, et au réveil, l’enfant va bien, sans aucun déficit neurologique : pas de coma, pas de membre ne bougeant pas, l’enfant est fatigué mais réagit normalement.
  • La crise compliquée, plus rare, concerne plutôt le bébé de moins de 1 an, dure plus de 15 minutes, concerne une partie du corps et non tout le corps. Au réveil, le membre ayant convulsé présente un déficit : il ne bouge plus ou mal, de manière réversible ou pas…Souvent ces crises apparaissent dans un contexte de pathologie neurologique et doivent laisser penser à une évolution vers une épilepsie.
A savoir : Une crise compliquée nécessite  une intervention médicalisée et une hospitalisation ; elle peut révéler une anomalie neurologique ou aggraver une pathologie déjà connue.

Les bons gestes face à une crise de convulsions
Au départ le traitement est le même quelque soit le type de crise, simple ou compliquée. 

  1. Mettre l’enfant en position latérale de sécurité (couché sur le côte droit sans coussin) , déshabillé.
  2. Pratiquer une Injection intra rectale de VALIUM, 1mg/kilo, au moyen d’une seringue et d’une canule rectale.
  3. Répéter l’injection de VALIUM, à la même dose, 15 minutes après si la crise perdure.
  4. Observer l’enfant à la fin de la crise : réactivité, mobilité…
  5. Donner du PARACETAMOL après la crise, faire boire de l’eau fraîche si l’enfant est strictement normal, mettre des compresses d’eau fraîche sur le front et le crâne, Mais ne surtout pas mettre l’enfant dans un bain tiède ou frais. 
  6. Appeler le SAMU si c’est la première crise ou si la crise dure plus de 15 minutes.
 A savoir : Si le bébé récidive plusieurs fois dans l’année, il est possible de lui donner du VALIUM GOUTTES à la dose de 1mg/kilo toutes les 12 heures tant qu’il a de la fièvre. Mais le traitement de la cause (virus de rhinopharyngite…) est alors nécessaire. N’oubliez pas qu’un enfant fébrile doit être peu couvert et doit boire et manger frais !

Quels risques de récidives ou d’épilepsie ultérieure ?

• Les risques de récidives, dépendent de 3 facteurs essentiels : l’apparition des crises avant un an, des convulsions provoquées par une fièvre peu élevée, et des antécédents parentaux de crises convulsives hyperthermiques. • Les risques d’épilepsie ultérieure sont liés essentiellement suite à des crises compliquées, chez un bébé ayant un handicap neurologique et des antécédents d’épilepsie parentale.

Par
Dr Pierre-Emmanuel Lebas, médecin-urgentiste
Publié le 06 mars 2017
Mis à jour le 14 mars 2017