Bronchiolite : les nouvelles recommandations de la Haute Autorité de Santé

La Haute Autorité de Santé (HAS) et le Conseil National Professionnel de Pédiatrie (CNPP) viennent de publier les nouvelles directives concernant la prise en charge de la bronchiolite, alors même que l’épidémie de la maladie se poursuit en Île de France et aux Antilles.

Ces nouvelles recommandations ont notamment pour but d’éviter les hospitalisations non-nécessaires  et de désengorger les urgences pédiatriques surchargées en période d'épidémies.  Principale nouveauté :   les séances de kinésithérapie  ne sont plus  considérées comme un traitement efficace. 

Trois degrés de gravité établis
La HAS et le CNPP ont établi trois nouveaux degrés de gravité de la maladie selon les signaux d’alerte : en cas de formes légères, le médecin de premier recours (généraliste, PMI, pédiatre etc.) explique aux parents la technique du lavage de nez et remet une fiche explicative qui permet de surveiller et prévenir au mieux l’évolution des symptômes.


Dans les cas modérés, le personnel médical procède à une évaluation de l’enfant et à une prise en charge médicale. Il recevra une grille d’évaluation établie par la HAS et le CNPP sous forme de check-list permettant de « croiser des critères de gravité clinique (fréquences respiratoire et cardiaque ou troubles de l’alimentation par exemple) avec des critères de vulnérabilité (prématurités, comorbidités, tabagisme de l’entourage, etc.) ».
Enfin, pour les cas graves, on hospitalise immédiatement l’enfant en soins intensifs. Il est toutefois important de rappeler que l’enfant de moins de 6 semaines souffrant de bronchiolite est systématiquement hospitalisé.

Remise en question de la kiné respiratoire
La HAS lui préfère le lavage de nez qui reste la meilleure prévention et le meilleur traitement. En effet, si l’AFE (technique d’augmentation du flux respiratoire) s’avère tout simplement inefficace, les techniques traditionnelles comme le clapping ou les vibrations sont, elles, contre-indiquées lors d’une bronchiolite. Rappelons d’ailleurs qu’hormis la Belgique et la France, aucun pays dans le monde ne recommande la kinésithérapie pour les enfants souffrant de bronchiolite. Néanmoins, le kinésithérapeute peut être toujours consulté dans le cadre d’un soutien à la parentalité comme suivi ou conseil. C’est également le cas des réseaux de bronchiolite qui rassurent et conseillent les parents, surtout les week-ends quand le médecin de famille n’est pas disponible.
Les médicaments aussi ne sont pas toujours nécessaires et même souvent inefficaces. Les sirops antitussifs et fluidifiants sont formellement contre-indiqués.

Eviter au maximum la collectivité durant les 48 premières heures
Si la HAS et le CNPP ne préconisent pas une éviction systématique du lieu d'accueil, ils recommandent, dans la mesure du possible, de ne pas mettre l’enfant en collectivité (le risque de contagion étant particulièrement fort durant les 48 premières heures).  Il a  en effet été déterminé trois facteurs de contagion qui sont incompatibles avec l’accueil des enfants : les postillons tout d’abord qui peuvent couvrir jusqu’à 6 mètres ; le contact avec les mains et enfin le toucher les surfaces à proximité. Quand on connait la propention des bébés à mettre tout à la bouche et notamment les jouets, on imagine comme le virus peut se transmettre à vitesse grand V dans les crèches !
Par ailleurs, il est recommandé pour les nourrissons « à haut risque de bronchiolite grave de ne pas fréquenter les collectiviés en période épidémique ».

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Article rédigé par : Nora Bussigny
Publié le 13 novembre 2019
Mis à jour le 14 novembre 2019