Coronavirus  et aide de la Cnaf : la colère des micro-crèches

Les entreprises de micro-crèches ne sont pas contentes et le font savoir avec véhémence. Dans un communiqué co-signé  par 4 organisations *, elles dénoncent la poistion de la Cnaf, les pratiques de certaines Caf et demandent au gouvernement une concertation pour permettre la survie des micro crèches Paje pendant cette pandémie du Covid-19.

Une FAQ de la Cnaf jugée scandaleuse
Hier soir la Cnaf a mis en ligne une FAQ spécifique pour les micro-crèches « répondant, note les signataires du communiqué de façon tardive et parcellaire aux interrogations des tant des gestionnaires que des familles ».  On y trouve des informations ou précisions jugées scandaleuses. Tout comme le sont les initiatives de certains caf.

Aides non cumulables
Ainsi les petites entreprises de micro crèches ne pourront pas si elles veulent bénéficier des 17€ par place fermée et par jour de la cnaf bénéficier de du fonds TPE (c’est-à-dire de l’aide consentie aux très petites entreprises). Bref, elles ne peuvent cumuler les deux aides alors même que certaines d’entre elles sont des situations réellement très délicates.

Pas de facturation aux familles
Dès le vote de cette aide au micro crèches par le Conseil d'Administration de la Cnaf,  il était clair que pour percevoir cette aide les micro crèches ne devraient pas facturer les heures non réalisées aux familles. Mais les micro-crèches étaient libres, semble-t-il, de  choisir de facturer les familles plutôt que de percevoir l’aide. Ce qui pouvait être le choix des micro- crèches ouvertes mais n’accueillant pas tous les enfants inscrits …car même avec trois enfants en moins, le personnel lui devait être au complet !
Avec cette FAQ déplorent les signataires ce droit d’option des micro-crèches n’existe plus. Et il est clairement écrit que les micros -crèches ne doivent pas facturer les heures non réalisées. Certaines Caf zélées envoyant même des SMS aux familles les prévenant qu’il était interdit à leur structure d'accueil de leur facturer les heures non réalisées en raison de la crise sanitaire.
La situation est donc compliquée pour les micro -crèches qui ont déjà facturé mars aux familles et pour certaines, avril. Elle se trouvent en porte à faux. Peuvent -elles considérer que c’est un avoir sur les prochains mois ? Doivent elles rembourser les familles alors même qu’elles n’ont encore touché aucune aide ?  Comment dans ces conditions faire face au loyer et assurer les salaires de leur personnel ?

17 c’est insuffisant !
Et comme les micro -crèches l’avaient déjà souligné l’aide de forfaitaire de 17€ n’est pas suffisante. Elles souhaitent qu’elle soit au moins du même niveau (27€) que celle octroyée aux établissements publics d’autant qu’était budgété un cmg-Paje d’au moins 28 €.

De sérieuses revendications
En résumé, les représentants des micro crèches, regrettent que les services de la Caf aient décidé « sans concertation d’aggraver un peu plus les pertes financières des micro-crèches Pae fermées, sans fournir aucune solution notamment pour payer les salaires d’avril ou rouvrir le 11 mai». Ils soulignent que « la décision de la Cnaf, peut entrainer la mort économique des micro-crèches Paje restées ouvertes et de celles qui rouvriront le 11 mai dans une perspective où elles seront indispensables pour la reprise au terme du confinement ».
Ils appellent à « une concertation immédiate en vue d’améliorer les consignes nationales de facturation respectueuses des familles et des capacités économiques des micro -crèches. ( …) . Et à un alignement de l’indemnisation des crèches et micro crèches privées sue celles des établissements publics, à hauteur de ce qui était budgété. (…). »

*La fédération Française des Entreprises de Crèches (FFEC), le Regroupement des entreprises de Micro Crèches indépendantes ( REMi), la Fédération de service aux particuliers et la Fédésap.
 
Article rédigé par : Catherine Lelièvre
Publié le 17 avril 2020
Mis à jour le 17 avril 2020