Droits des enfants : pour Emmanuel Macron « un combat de longue haleine »

Ce matin 20 novembre 2019, à l’occasion du 30ème anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), Emmanuel Macron s’est exprimé à l’UNESCO devant 400 enfants et 600 acteurs du monde associatif. Un discours où le Président de la République a rappelé l’importance des 1000 premiers jours, mais également sa volonté d’endiguer la pédocriminalité et de sécuriser l’enfant sur internet.

« Il y a 30 ans, on a aidé à construire ce texte, on l’a signé on l’a ratifié, mais est ce que tout va bien en France ? Non. Malgré l’engagement de beaucoup. » a d’emblée constaté Emmanuel Macron en faisant référence aux 30 ans de la CIDE.
Le chef de l’Etat souhaite donc améliorer la situation des enfants en France et a dressé un bilan alarmant des violences physiques et psychologiques qu’ils subissent chaque année. Un seul chiffre : « En France un enfant tous les 5 jours tués par ses parents ou des proches. » Mais il a aussi souligné l’importance du travail des professionnels de l’enfance, rendant hommage à « ceux qui chaque jour œuvrent à l’effectivité des droits de l’enfant ».
En faisant le lien avec la commission des « 1000 jours » présidée par Boris Cyrulnik et avec l’abaissement de l’obligation d’instruction scolaire à 3 ans auquel il croit beaucoup, Emmanuel Macron a réaffirmé que « le combat en matière d’éducation, d’accompagnement de la petite enfance » est essentiel. Selon lui, pour pouvoir apprendre et progresser plus rapidement, il faut être encadré et accompagné le plus tôt possible afin d’être « heureux à l’école ».

Le Président a insisté sur la nécessité d’un soutien à la parentalité efficace à échelle nationale. Il a précisé d’ailleurs qu’« on ne naît pas parent, ça s’apprend ». Quand des parents subissent eux-mêmes durant leur enfance les injustices sociales, « il est encore plus dur pour eux de mener à bien leur rôle de parent ». Et c’est là, pour lui, que débutent les inégalités entre les enfants. Il a reconnu d’ailleurs que la situation est complexe car « jusqu’à présent on ne pensait pas que ça touchait l’Etat ».

Pédocriminalité et protection des enfants
Le Président a présenté le mea-culpa de l’Etat , cette-fois ci sur la pédocriminalité. Il a expliqué que les personnes condamnées pour violences ou abus sur mineurs purgeaient certes une peine, mais pouvaient à l’issue de leur sortie toujours exercer auprès des enfants. Ces informations, pourtant primordiales, n’étaient pas accessibles à tous les employeurs lors des recrutements.  « On a eu trop de drames en n’agissant pas assez fortement » a-t-il avoué.
Emmanuel Macron souhaite également à mettre en place une protection des enfants dans l’espace numérique. Il laisse pour cela 6 mois aux « acteurs de l’internet » pour créer « un contrôle parental par défaut ». Dans le cas contraire, il a annoncé qu’il ferait passer une loi sur le contrôle parental automatique.

Un rendez-vous à l’Elysée dans 2 mois
Le Président a conclu son discours en tenant à prouver que ses paroles seront des actes. Il a donné pour cela rendez-vous à l’Elysée le 26 janvier, date de signature de la France au traité des droits de l’enfant. Il invite à cette rencontre tous les acteurs et associations pour faire un point de rendez-vous et ouvrir ensemble de nouveaux sujets : « Ce combat est un combat de longue haleine qui supposera beaucoup de mobilisation ».
 
Article rédigé par : Nora Bussigny
Publié le 20 novembre 2019
Mis à jour le 25 novembre 2019