Education : grande campagne de sensibilisation sur l’impact des violences verbales

L’observatoire de la violence éducative ordinaire (OVEO), l’association Stop VEO - Enfance sans violences, et l’agence Publicis Conseil lancent ce mardi 12 septembre la première campagne grand public de sensibilisation sur l’impact des violences verbales prononcées par les parents dans l’éducation de leur enfant en France. Elle a été présentée ce matin à Romainville lors d’une conférence de presse qui s’est tenue en présence des présidentes des associations ainsi que Gilles Lazimi, coordinateur des campagnes contre les violences éducatives ordinaires, maître de conférences à l’université Pierre et Marie curie et membre du haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes.
Ces violences qu’elles soient d’ordre psychologiques ou physiques sont pratiquées par de nombreux parents et souvent tolérées par la société. Il s’agit donc de pousser la réflexion sur les pratiques éducatives et de montrer comment ces violences envers l’enfant peuvent avoir des conséquences sur son développement, compromettre sa confiance et son estime de soi et avoir des conséquences sur la personne qu’il deviendra. Ces associations oeuvrent depuis déjà plusieurs années pour informer parents et professionnels qu’une éducation sans violence est possible. L’idée étant de mettre fin à la reproduction de ces méthodes éducatives de génération en génération et favoriser l’épanouissement des enfants.

Des vidéos et des conférences
Un petit film a été réalisé pour le lancement de la campagne, intitulé « Les mots qui font mal ». « Si j’avais su j’aurais pas eu d’enfant. » « De toutes façons, tu as toujours été plus lent que ton frère. » « Tu ne devrais pas mettre ce t-shirt, il te fait des gros bras. » Voici quelques exemples de phrases que les cinq adultes qui témoignent dans le film ont entendues pendant leur enfance… et qui les ont marqués à vie. Cette vidéo est déjà relayée sur les réseaux sociaux et sera diffusée à la télévision dès le 15 septembre. En parallèle, un dispositif d’information et d’accompagnement aux parents sera disponible sur les sites de l’OVEO et Stop VEO. La campagne sera suivie d’autres initiatives, comme le Train Petite enfance et Parentalité qui sillonnera les grandes villes de France du 2 au 20 novembre et une table ronde à l’Assemblée nationale autour des droits de l’enfant avec le collectif Agir ensemble pour les droits de l’enfant - AEDE le 19 octobre. La campagne durera jusqu’au 20 novembre : date symbolique puisque ce sera la Journée internationale des droits de l’enfant.

Une campagne qui doit être suivie d’une loi
« La société réduit souvent le sujet à la fessée, or il est beaucoup plus vaste et concerne toutes les violences éducatives qui humilient l’enfant, explique Maud Alejandro, membre des deux associations et du Haut Conseil à l’Enfance. Pour faire baisser la violence, deux moyens doivent être mis en œuvre : d'abord, les campagnes. Là-dessus, le gouvernement a déjà beaucoup œuvré, notamment avec le plan interministériel de mobilisation et de lutte contre les violences faites aux enfants. Et une loi - déjà adoptée par 22 pays de l'Union Européenne mais pas encore passé en France. L’expérience a montré que dans les pays où les deux leviers existent, la violence diminue beaucoup plus rapidement. Il y a deux ans, on avait ni l’un ni l’autre en France, on a quand même a bien avancé depuis. »


Pour aller plus loin : consulter notre dossier sur L’éducation bienveillante
Article rédigé par : A.B.B.
Publié le 12 septembre 2017
Mis à jour le 09 décembre 2019

Bonjour, Je suis tellement d'accord avec tout ça mais l'école , la crèche, comme elles sont organisées aujourd 'hui , ce n'est pas de la violence éducative ? Des lois pour les parents, mais pour tous les éducateurs, pro de la petite enfance , maitres d'école, enseignants, tous les intervenants auprès d'enfants...ça avance certes mais on n'est pas rendu....quand on voit ce qui se passe dans la vraie vie... Anne-Emmanuelle Rigaudière Directrice de crèche