Étude : Avec la pandémie de COVID-19, la « crise des deux ans » s’étend aux enfants plus âgés

Une étude britannique révèle que la fameuse phase d’opposition  appelée encore en anglais « the terrible two » ou en France la période du NON, se prolonge  désormais jusqu’ à 8 ans. En cause ? Le stress émotionnel engendré par les périodes de confinement.

Vers 18 mois-2ans,  les enfants traversent une phase de rébellion, font des siennes. Une étape d’opposition que parents et pros connaissent bien. Cela se traduit par des difficultés à gérer émotions et comportement, à s'opposer avec véhémence et quasi systématiquement.  aux adultes et à leurs demandes. C’est la fameuse « crise des deux ans », une étape normale du développement et de la construction des jeunes enfants.

Une crise des 2 ans présente chez les plus grands
Mais, ce qu’a révélé une étude préliminaire britannique, c’est qu’avec la pandémie, cette mini révolte sensée cesser vers 3- 4 ans, touchait des enfants jusqu’à  environ 8 ans. En cause, le stress émotionnel engendré par les périodes de confinement.

L’état émotionnel  et comportemental de 708 enfants à la loupe
Les chercheurs ont inclus dans l’étude 708 enfants tous issus de l’étude « The Avon Longitudinal Study of Parents and Children (ALSPAC) » connue également sous le nom de «  Children of the 90s ». L’âge médian  des enfants lors de la collecte des données était de 4,4 ans. Les parents ont répondu à questionnaire  sur l’état émotionnel de leurs bambins, avant la pandémie puis  entre le 26 mai et le 5 Juillet 2020 au moment de la crise sanitaire.

Des résultats avant/après pandémie surprenants
Les chercheurs ont comparé les deux périodes. Avant la pandémie, les problèmes émotionnels et comportementaux des enfants  atteignaient un pic vers 2 ans puis s’atténuaient dans l’enfance. Durant la pandémie de Covid, la baisse a été plus lente. Cela s’est traduit par beaucoup plus d’enfants âgés (8 ans et demi) que prévus avec des difficultés à gérer leurs émotions.  

Un suivi des enfants nécessaire
Pour les chercheurs, la pandémie COVID-19 serait associée à une persistance des difficultés émotionnelles et comportementales au-delà de l’âge de 2 ans .Les difficultés émotionnelles dans l'enfance prédisent des problèmes de santé mentale sur le long terme soulignent les auteurs de l’étude. Ils concluent qu’un suivi des difficultés émotionnelles et comportementales est nécessaire pour comprendre pleinement le rôle potentiel de la pandémie sur les jeunes enfants.

Source : Trajectories of child emotional and behavioural difficulties before and during the COVID-19 pandemic in a longitudinal UK cohort

 
Article rédigé par : Isabelle Hallot
Publié le 28 mai 2021
Mis à jour le 14 juin 2021