Même pas en rêve

Béatrice Alemagna
Couverture album Même pas en rêve
Une histoire malicieuse, subtile et drôle, idéale pour la première rentrée à l'école des tout-petits qui vont quitter la crèche ou leur assistante maternelle.

Mais qui est donc cette chauve-souris aux ailes roses qui affiche un air assumé de paresseux (à l'envers) sur la couverture ? Et que signifie ce titre énigmatique Même pas en rêve ? Seul indice qui n'échappera pas aux tout-petits concernés, ce cartable accroché à son dos qui évoque inéluctablement l'école.

Oui mais voilà, Pascaline a beau avoir l'âge d'aller à l'école, pas question pour elle de quitter sa maison-arbre, ni ses jouets. « Même pas en rêve », hurle-t-elle dans une double page très impressionnante et… magique. Le pouvoir de sa voix rapetisse ses parents au point qu'ils peuvent désormais tenir sous son aile. Pascaline voit là un moyen de leur faire subir ce que deux minutes auparavant ils lui imposaient : « Vous venez à l'école avec moi ! », décrète-t-elle avant de rejoindre ses congénères avec une assurance qui n'échappe pas à la maîtresse mais qui va être de très courte durée. Car embarquer secrètement ses parents à l'école peut se révéler extrêmement pesant, dans tous les sens du terme…

Béatrice Alemagna, autrice-illustratrice incontournable de la littérature jeunesse, charme petits et grands par son trait singulier mis en scène dans des peintures somptueuses, mais aussi par ses histoires pleines de rêveries, de malice et de drôleries. Ce nouvel album n'échappe pas à la règle. Comment ne pas craquer devant Pascaline ? Son air renfrogné, son sourire triomphant, son regard, embarrassé, empêché voire exaspéré et ses yeux noyés par une vague de larmes salées quand elle se retrouve esseulée à la sortie de l'école.

Entre les lignes, les illustrations de cet album espiègle - où l'arroseur ne cesse d'être arrosé - suggèrent subtilement que l'école peut s'avérer chantante, amusante, effervescente et même reposante quand on en profite à 100 % loin des parents. Surtout, pour goûter à la saveur des retrouvailles, il faut apprendre à se séparer... des deux côtés.

Dès 3 ans
12,70
Article rédigé par : Anne-Flore Hervé
Publié le 03 septembre 2021
Mis à jour le 03 septembre 2021