Jouer "à" l’eau sans se baigner : des idées de jeux pour les tout-petits

Tous les jeux d’eau ont du succès, d’autant plus en période de canicule. Rien de mieux qu’une piscine gonflable ou une coquille posée au sol pour que les enfants pataugent, éclaboussent, transvasent, jusqu’à être mouillés de la tête aux pieds. Mais les conditions ne sont pas toujours réunies pour ce type d’installation. Et si on essayait des jeux d’eau minimalistes, c’est-à-dire tous ceux qui ne nécessitent pas d’être en couche ou en maillot de bain pour bien jouer et se rafraîchir ! Explications et propositions de la psychopédagogue Fabienne Agnès Levine.

Une expérience sensorielle simple mais forte en émotions
Jouer avec l’eau, comme avec tout autre élément de la nature, est une expérience sensorielle qui ne laisse aucun enfant indifférent, de celui qui appréhende d’être mouillé à celui qui s’impatiente dès que l’eau est à portée de sa vue. Une simple bassine, suffisamment grande, peu profonde, posée sur une table basse permet à chacun de découvrir l’eau à son rythme. À l’intérieur ou à l’extérieur, l’idéal est d’avoir une table à trou, équipée d’un ou deux bacs, comme il en existe de toutes sortes, en bois ou en plastique. Dès que les enfants s’en approchent, la première partie du corps qui prend contact avec l’eau est donc les mains. Quelques recommandations s’imposent et c’est l’occasion de s’entraîner à remplacer la liste des interdits par celle des actions autorisées : remuer, transvaser mais laisser l’eau dans le contenant, enfoncer les mains et clapoter mais rester au sec, plutôt que « ne renverse pas » et « n’éclabousse pas partout ». Un autre geste professionnel est de respecter l’enfant qui est content de découvrir la matière liquide à son rythme et sans être dérangé par les autres enfants. Pour cela, il suffit de lui proposer un bac individuel.

L’eau, une source de jeux variés
Dans un bac sur pieds ou dans une bassine posée sur la table, quels accessoires peuvent varier les plaisirs des jeux d’eau et éventuellement aider à surmonter la frustration de ne pas se baigner ? Des canards qui flottent, des poissons qui coulent, des passoires et des filets à poignée pour les attraper, des jouets à chercher sous l’eau moussante, des moulins à eau, de la dînette ou tout simplement des flacons et des gobelets (à condition d’avoir des rebords pour les poser), etc. Un autre dispositif qui fait la joie des enfants, et pas seulement celle des tout-petits, est le circuit d’eau dans lequel glissent bateaux, figurines et autres jouets. Il se fabrique à base de demi-gouttières en pvc ou s’achète, présenté en kit à assembler. Même les adultes se prennent au jeu, car l’eau, avec ou sans jouets, c’est magique.

Gicleurs de bain et autres pulvérisateurs
Parmi les jouets de bain, une nouvelle gamme a été conçue pour familiariser le bébé avec le jet de la douche : ce sont des gicleurs qui tiennent dans une main. En forme de balle, d’animal ou même de nuage, ils sont en deux parties, de manière à les ouvrir pour les nettoyer et éviter les moisissures. En fait, ce sont des pulvérisateurs qui ont une faible contenance et projettent une petite quantité d’eau à la fois. Ceux vendus pour les plantes ou tout autre usage domestique font aussi l’affaire. Il faut choisir les plus petits et les plus aisés à manipuler sans force. D’autres accessoires, toujours en petit format, tels que brumisateurs et arrosoirs, permettent aux jeunes enfants de jouer dehors par grande chaleur, sans être complètement mouillé.

Le pistolet à eau n’est pas un jouet de guerre
Avant 2 ans et demi, l’imaginaire de l’enfant n’est pas encore envahi de représentations liées à l’univers des films policiers et de guerre, sauf exposition précoce et intensive aux écrans (auquel cas, éviter le pistolet et choisir d’autres jouets d’eau). Vers 3 ou 4 ans, les enfants ont déjà associé les gestes de poursuivre, attaquer et se défendre à tout ce qui ressemble de près ou de loin à une arme. Même avec les jeunes enfants, le jeu d’eau avec pistolet échappe donc rarement à cette association d’idées qui laisse fuser des cris de « pan pan » au cours de joyeuses poursuites. C’est donc à nous, adultes, de ne pas faire de renforcement de cet univers au niveau de notre langage. Nous pouvons même en profiter pour axer nos commentaires sur un vocabulaire précis autour de l’eau : éclabousser, asperger, arroser, faire couler, sec, mouillé, humide, etc. En fait, l’appellation « pistolet à eau » porte mal son nom, tout comme « pistolet à colle » ou « pistolet à mastic » ; aucun d’eux n’est une arme, même en jouet. Pas plus que la pompe à eau, en mousse ou en plastique, avec laquelle les enfants jouent comme avec un pistolet à eau mais dont la dénomination est moins connotée « guerre ». La balle est donc dans le camp de l’adulte pour faire du pistolet à eau un jeu pacifique. Avec les tout-petits, ça devrait être facile.

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