Hausse des cas de syndrome hémolytique et urémique ( SHU ) chez les enfants

Dans un point de situation du 25 février, Santé Publique France et le Centre national de référence Escherichia coli mènent des investigations suite à l’augmentation des signalements de syndrome hémolytique et urémique (SHU) et d’infection grave à Escherichia coli, depuis début février 2022

13 cas depuis le début de l’année

13 cas de SHU, liés à des bactéries Escherichia coli ont été identifiés dans 5 régions de France métropolitaine : Nouvelle Aquitaine (5 cas), Hauts-de-France (3 cas), Ile-de-France (3 cas), Bretagne (1 cas) et Pays de la Loire (1 cas). L’infection a touché des enfants entre 1 et 15 ans avec un âge médian de 8 ans. Un enfant est décédé.

Des investigations en cours
Les autorités de santé mènent l’enquête auprès des parents d’enfants malades pour tracer les aliments susceptibles d’avoir provoqué les infections et en rechercher l’origine. L’autre investigation porte sur le volet microbiologique et vise à identifier la souche bactérienne en cause.
Parmi les sources de contamination recherchées on trouve :
« L’ingestion d’aliments contaminés consommés crus ou peu cuits ;
La contamination par les mains souillées portées à la bouche, après avoir touché des animaux porteurs de la bactérie ou leur environnement contaminé ;
Le contact avec une personne malade qui excrète la bactérie dans ses selles.
 »

Des symptômes digestifs principalement
Le syndrome hémolytique et urémique (SHU), est une toxi-infection d’origine alimentaire. Elle est rare en France. Le germe en cause est généralement la bactérie Escherichia coli (E. coli). Cette bactérie produit des shigatoxines qui sont responsables e de la maladie. Elles sont également appelées E. coli entérohémorragiques ou EHEC. Les bactéries E. coli entérohémorragiques entrainent des signes digestifs : diarrhée souvent accompagnée de sang, douleurs abdominales et parfois de vomissements. L’évolution peut se faire vers une forme sévère de l’infection (10% des cas). Celle-ci se caractérise par une anémie hémolytique, une thrombopénie (baisse des plaquettes) et une insuffisance rénale aiguë. Ces cas graves nécessitent une hospitalisation avec des mesures symptomatiques, en particulier, dialyse et transfusion.
 L’évolution est généralement favorable. Le décès survient dans moins de 5 % des cas dans la littérature et 1% des cas en France.

Des mesures préventives pour l’éviter
Deux catégories d’aliments sont dans le collimateur: les viandes hachées et les produits à base de lait cru car le réservoir est d’origine intestinale bovine. La contamination de l’aliment provient le plus souvent d’une hygiène défectueuse lors de la traite ou de l’abattage des animaux. Pour éviter la transmission de la maladie il est recommandé d’appliquer des règles d’hygiène simples. A savoir :
- Se laver des mains avant la préparation des repas car une transmission inter-humaine par transmission oro-fécale est possible.
- Se laver les mains systématiquement en sortant des toilettes ou après avoir changé les couches d’un nourrisson.
- Laver les légumes, les fruits et les herbes aromatiques soigneusement, particulièrement lorsqu’ils sont consommés crus. En effet, ceux-ci peuvent contaminés pas des déjections animales.
- Conserver séparément les aliments crus, des aliments cuits ou prêts à être consommés.
- Mettre rapidement au réfrigérateur les plats cuisinés et les restes alimentaires. Les réchauffer suffisamment et les consommer rapidement.
- Laver soigneusement les ustensiles de cuisine (surtout lorsqu’ils ont été en contact préalablement avec des aliments crus), ainsi que les plans de travail.
- Ne pas faire boire aux enfants d’eau non traitée (eau de puits, torrent, etc.) et éviter qu’ils en avalent lors de baignades (lac, étang, etc.).
- Ne pas faire consommer du lait cru et des fromages à base de lait cru aux jeunes enfants et en particulier à ceux de moins de 5 ans ; préférer les fromages à pâte pressée cuite type Emmental, Comté, etc. et les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé.
Santé publique France précise en outre que la dose infectante est très faible.


 
Article rédigé par : Isabelle Hallot
Publié le 27 février 2022
Mis à jour le 13 janvier 2023