Micro-crèches ADMR Les Mesnuls et Méré : les parents invités permanents

Participer à la vie de la crèche, tant qu’on le veut et quand on le veut, un rêve pour certains parents, devenu réalité dans les micro-crèches ADMR Les écureuils (Les Mesnuls) et Les petites colombes (Méré), toutes deux situées dans les Yvelines. Une initiative très appréciée née de la volonté des équipes qui souhaitaient donner une vraie place aux familles. 
Des temps collectifs…
Convier les parents à la crèche n’est pas une démarche totalement nouvelle aux Mesnuls et à Méré. Elle existe en effet depuis leur ouverture (en 2018 pour l’une et en 2020 pour l’autre). « Avec l’équipe nous avons travaillé sur la place des familles au sein des structures en dehors des transmissions du matin et du soir », explique Camille Hamon, EJE, et responsable des deux micro-crèches. Elle poursuit : « Au commencement, nous le faisions en version collective ». Une fois tous les deux mois, tous les parents pouvaient venir, du goûter jusqu’à la fermeture. En moyenne, une dizaine de parents se libérait pour profiter de ce joli moment à la crèche. Au programme : des ateliers préparés par l’équipe ou par les familles ou simplement du jeu libre. « Ces temps étaient très appréciés car il y avait une autre dynamique dans l’échange. Les parents pouvaient poser toutes les questions qu’ils souhaitaient sur le développement de leur enfant, le quotidien… », indique Camille Hamon. La seule contrainte : pas de téléphone ! Les parents devaient le déposer dans un casier à leur arrivée. 

… devenus individuelsLe Covid arrive et met fin à ces rencontres. Mais convaincues de l’intérêt de ce projet, et notant que « la relation avec les parents avait changé considérablement avec la crise sanitaire », Camille et ses équipes ont décidé de le remettre en place, dès qu’elles l’ont pu, c’est-à-dire en février 2021. Deux changements d’importance : ce seront dorénavant des temps individuels, « pour suivre les protocoles », et exit les horaires imposés. « Au début, nous avions mis des créneaux horaires mais nous nous sommes aperçues que certaines familles ne pouvaient pas venir, c’est pourquoi nous les avons supprimés », précise la responsable des deux structures. Une grande liberté leur ait donc laissé. Elles peuvent venir à n’importe quel moment de la journée, une seule personne à la fois, en s’inscrivant sur le planning affiché dans le hall (et depuis le 1er juin via une appli), et proposer ou pas un atelier. Le téléphone quant à lui n’est toujours pas accepté ! 

Une initiative bien accueillie par les familles
« Ces temps individuels sont encore plus appréciés par les parents, souligne Camille Hamon, car cela permet de prendre le temps, de se poser sur de vraies questions, d’échanger avec les professionnelles sur des difficultés, des anecdotes… ». En pratique, en moyenne, un parent par mois participe à ce temps privilégié et reste entre 1 à 2 heures. Elle ajoute : « Même si certaines familles ne viennent pas, cela plaît beaucoup. Elles nous disent que c’est original et intéressant. Et elles savent qu’elles ont la possibilité de le faire ! ». Claire David, professeur de gymnastique-rythmique, est la maman de Léo, 3 ans, qui effectue sa 2e année aux Petites Colombes. Peu coutumière de l’accueil collectif, voire même un brin réticente, elle se dit d’ailleurs elle-même « pro assistante maternelle », elle a été séduite par l’initiative et a ainsi proposé une séance de gym douce. « Je trouve super le fait de passer un moment avec tous les enfants de la crèche, voir le groupe et son enfant interagir avec les autres. Et bien entendu d’échanger avec les professionnelles qui accueillent nos petits toute la journée. Le matin, on est toujours pressé, là on peut découvrir les membres de l’équipe. Mon enfant est un bébé covid, on a donc commencé les échanges avec le masque. Avoir ces petits moments avec les enfants et les pros, ça donne plus d’humanité à l’échange », témoigne-t-elle ainsi. Alexandra Bouhanna, enseignante en maternelle, est-elle aussi intervenue dans la micro-crèche de son fils Nino (Les Ecureuils) pour des ateliers pâtisserie et une séance de lecture. Elle est également ravie de ces moments au cours duquel « on se rend compte de tout le travail effectué par les professionnelles ». Elle confie toutefois que le public des 0-3 ans, qui va des bébés aux grands, n’est pas si évident que cela. « A l’école lorsque je raconte une histoire, tous les enfants sont assis et écoutent, là ce ne fut pas le cas », s’amuse-t-elle. Un point sur lequel le papa de Jean, Rayann Chebat, qui a animé un atelier de comptines en langue arabe, la rejoint. « Attirer l’attention des enfants, c’est compliqué. Peut-être l’équipe pourrait-elle nous briefer en amont pour savoir ce qui serait le plus intéressant pour eux et ainsi mieux se préparer », propose-t-il. Et poursuit : « J’ai trouvé ça chouette de partager des éléments de ma culture avec tout le monde, professionnelles et enfants. Cela a permis de renforcer les liens. »

Et les enfants ?
Une attention particulière est portée au moment de la journée où interviendra le parent. « En fonction de l’enfant, d’un commun accord avec le parent, on essaie de faire en sorte de ne pas ajouter une nouvelle séparation. On voit donc avec lui quel horaire est le plus propice. Ce peut être par exemple le matin ou en fin de journée », explique Camille Hamon. Elle continue : « Sinon, nous leur expliquons en amont que papa ou maman va venir jouer avec nous, qu’il va pouvoir lui montrer tous les jouets… C’est d’ailleurs ce que font bien souvent les grands, présenter tous les jeux de la structure à leur parent présent. Certains vont rester toute la séance auprès de leur papa ou de leur maman, ce qui n’est pas un problème. » C’est le cas pour Claire, dont le fils Léo est resté collé à elle lors de sa venue dans la micro-crèche et n’a pas voulu danser. « Nino, c’est un petit troisième, il est habitué à partager l’attention donc ça s’est bien passé », a confié pour sa part Alexandra. Dans tous les cas, on remarque chez les enfants, une grande fierté d’avoir leurs parents auprès d’eux. « Jean en a parlé pendant une semaine avant et une semaine après ! » se souvient ainsi Rayann. Quant aux autres enfants, l’arrivée d’un papa ou d’une maman d’un copain n’a pas pour effet de troubler leurs habitudes de vie à la crèche. « Comme c’est une petite structure, ils connaissent tous les parents donc ils font plutôt leur quotidien comme d’habitude : soit ils sont auprès de leur personne repère soit ils vont à la rencontre du parent, en se disant chouette on a un adulte de plus pour pouvoir jouer », indique la responsable des deux micro-crèches ADMR.

D’autres initiatives pour être toujours au plus près des familles
Outre la fête de fin d’année, Camille Hamon convie chaque année les nouvelles familles à une réunion collective. « Les professionnelles sont toutes là, se présentent, nous leur faisons visiter la structure et leur parlons de notre projet d’établissement. On a un très bon retour. On remarque une angoisse en moins lors de la familiarisation en septembre car elles connaissent les pros et la structure », affirme-t-elle. « D’ailleurs, pour la familiarisation, pas de créneaux, ce sont les parents et les professionnelles qui s’organisent ensemble », complète-t-elle, toujours dans l’idée donc de s’adapter aux besoins de chacun, enfant comme parent.

 
Article rédigé par : Caroline Feufeu
Publié le 26 juin 2023
Mis à jour le 26 juin 2023