Jardins d’enfants : la résistance s’amplifie

Les jardins d’enfants- notamment ceux qui accueillent les enfants de 2 à 6 ans sont menacés par le projet de loi pour une école de la confiance et son instruction obligatoire dès 3 ans. La résistance qui s’est organisée depuis quelques semaines s’amplifie.
Et se structure aussi. Le collectif des jardins d’enfants pourrait se transformer en une fédération des jardins d’enfants. Une façon de se réunir autour de leurs spécificités communes tout en cultivant, chacun, leurs différences.

Jardins d’enfants de la Ville de Paris en grève, avec le soutien des parents
 Demain, mardi 2 avril, à l’appel du syndicat FO, la plupart des professionnels travaillant dans les jardins d’enfants de Paris seront en grève, et les jardins d’enfants fermés. Avec le soutien des Parents qui sont sur la même longueur d’ondes pour défendre ces structures pas comme les autres. Le collectif des jardins d’enfants de la ville de Paris s’est d’ailleurs fondu dans Décollage (Défense Collective des Amis des Jardins d’enfants) crées par les parents-usagers des jardins d’enfants.
Ensemble ils se rassembleront demain matin à 8H45 devant l’hôtel de ville, juste avant l’ouverture du Conseil de Paris. Conseil de Paris qui devrait discuter du sujet et prendre position en leur faveur. Même si certains conseillers de Paris, notamment la députée LREM Anne-Christine Lang co-rapporteuse du projet de loi pour une école de la confiance à l’Assemblée demeurent opposés Rappelons que les fonctionnaires des jardins d’enfants de la ville de Paris sont soutenus à la fois par la Direction de la petite enfance et de la famille et la plupart des élus de la capitale.

Des sénateurs à l’écoute
Il existe des jardins d’enfants à paris, dans quelques villes de la petite couronne comme Courbevoie mais aussi dans l’Est de la France. Ils se sont regroupés au sein d’un même collectif et soutenus par la FNEJE continuent d’agir pour faire entendre leur différence. Jeudi dernier des représentants de ce Collectif ont été reçus au Sénat par Max Brisson, sénateur LR des Pyrénées Atlantiques, vive président de la commission culture, éducation et communication et rapporteur du projet de loi au sénat. Il était entouré de deux autres sénateurs. A l’écoute et convaincus par les arguments donnés, ils se sont engagés à faire en sorte que soit supprimé la référence aux deux années de moratoire contenu dans l’amendement (4bis) voté par l’Assemblée nationale.  Ce qui permettrait aux jardins d’enfants, à titre dérogatoire, de poursuivre leurs missions de façon pérenne.
Le projet de loi sera discuté au Sénat le 9 avril. Mais quel que soit le vote, il devra repasser devant les députés qui auront le dernier mot. Objectif donc des jardins d’enfants : être reçus l’Assemblée nationale pour plaider leur cause.

10 000 enfants concernés
Si le projet de loi est voté en l’état, le Collectif désormais national- des jardins d’enfants estime « qu’à la rentrée 2021, 10 000 (ndlr : ceux qui fréquent les jardins d’enfants) seront sans classe, 351 structures seront fermées ce qui correspond à 343 millions d’euros d’investissement publics inutilisables et environ 2000 emplois supprimés ». Le gâchis pédagogique se transformant en naufrage économique et social ! Le Collectif dans son communiqué poursuit : « Les maternelles dans les secteurs où sont implantés les jardins d’enfants n’auraient ni le temps ni les ressources pour s’adapter à l’afflux d’enfants généra par la fermeture des structures. A prévoir donc une dégradation immédiate des conditions d’accueil de tous les enfants et des conditions de travail de tous les professionnels ».
Il n’est pas question d’opposer les jardins d’enfants à l’école maternelle, mais de laisser aux parents la liberté de faire le choix d’une pédagogie différente comme la loi leur laisse le choix de l’instruction à la maison.

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Article rédigé par : C.L
Publié le 01 avril 2019
Mis à jour le 15 octobre 2019