Le SNPPE s’indigne d’une campagne commerciale de People and Baby

« 1er mois offert sans engagement », c’est ce que propose le réseau People and Baby aux parents dans certaines de ses crèches. Une démarche scandaleuse, à plus d’un titre, selon le syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE).

Jusqu’au 31 mars, les familles peuvent tester une crèche du groupe People and Baby, et ce sans engagement. Une offre commerciale qui n’est pas passée inaperçue ! Et qui a fait bondir le SNPPE. « Les enfants doivent-ils être accueillis comme on signe un essai “Amazon Prime” ou que l'on teste un matelas pour 100 nuits ? », indique-t-il dans un communiqué où il explique également les effets délétères d’une telle pratique aussi bien pour les enfants, les professionnels que les parents. 

Les besoins des enfants bafoués
« Les besoins de stabilité, de repères de continuité ne sont pas considérés. L'enfant, à peine familiarisé, va devoir, en quittant la structure après la période d’essai, faire le deuil des professionnel·les en qui il a laissé sa confiance et sa sécurité. Un mois, pour beaucoup d'enfants, c'est court pour se sentir bien dans un lieu », explique ainsi le SNPPE.

Beaucoup d’investissement pour les pros
Concernant les professionnels, le SNPPE souligne : « c'est accueillir un enfant dont l'avenir est incertain, non pas parce qu’il s’agit d’un accueil d’urgence, mais parce que c’est “à l’essai”. C'est s'investir sur la période la plus intense de familiarisation, y mettre ses compétences et son énergie sans être sûr à la fin des 4 semaines que l’enfant restera. Ainsi, c’est s'asseoir sur ses valeurs pédagogiques. Dans un contexte déjà tendu, c’est un facteur supplémentaire de risques psychosociaux des professionnel·les de la petite enfance. »

Et attention pour les parents
« Côté familles, cela peut paraître être une bonne idée mais attention si vous voulez rompre le contrat c'est avant le 30 mars. Passé cette date, que se passe-t-il si l'accueil ne fonctionne pas ? Combien devront-ils payer pour rompre le contrat ? Pendant ce temps-là, même si les familles qui ne souhaitent pas continuer sont remboursées, la crèche, si elle est en PSU, aura perçu la part CAF », alerte le SNPPE.

Le bien-être des tout-petits avant tout
Le SNNPE conclut en insistant sur le fait que « les bébés ne sont pas des marchandises » et que ces pratiques sont fortement préjudiciables « à l’image du secteur de la petite enfance ». « Elles nient l’engagement au quotidien et les valeurs des professionnel·les de la petite enfance », pointe-t-il du doigt. Et rappelle que dans le cadre de la construction du future service public de la petite enfance, « c’est l’épanouissement du jeune enfant qui doit être au cœur de la réflexion et non le centre d’un intérêt commercial d’entreprises dont la seule préoccupation est les bénéfices pour les actionnaires et les dirigeants. »

Télécharger ci-dessous le communiqué de presse du SNPPE
 
Article rédigé par : CF
Publié le 16 mars 2023
Mis à jour le 15 mai 2023