Observatoire national de la petite enfance : les points essentiels du rapport 2017

Le rapport 2017 de l'Observatoire national de la petite enfance (ONPE) a été présenté ce matin, 23 janvier, dans un Relais Assistants Maternels de Boulogne-Billancourt en présence d'Isabelle Sancerni présidente fraîchement élue du Conseil d'administration de la Cnaf et de Vincent Mazauric, le nouveau directeur général en charge de la préparation de la prochaine Convention d'Objectifs et de Gestion (COG) 2018-2021.

Présenter les grandes lignes du rapport 2017 de l'ONPE (avec des données portant sur les années 2015 et 2016) dans un RAM n'était pas anodin. Un lieu symbolique comme l'ont rappelé les deux dirigeants de la Cnaf. Pour Isabelle Sancerni, " les RAM sont exemplaires, essentiels et déterminants dans la politique d'accueil du jeune enfant pour le rôle d'information qu'ils jouent après des familles, celui d'accompagnement, de formation et d'échanges de pratiques auprès des assistantes maternelles et de lieu d'altérité auprès des enfants ". Pour Vincent Mazauric, " les RAM sont représentatifs de la construction de la politique d'accueil du jeune enfant par les communes, la PMI et la Caf ", rappelant que " dans la politique petite enfance tout est à l'image de la construction des RAM ". Une co-construction qui exige faits, données, connaissances, analyses et partages.
Des prises de parole à mettre en perspective avec la préparation de la future COG. Quant à la méthode et quant au fond, l'avenir nous le dira : l'accueil individuel pourrait redevenir une préoccupation tout comme la lutte contre la pauvreté dès l'enfance comme l'a laissé entendre Vincent Mazauric.

Une offre globale d'accueil stable
Des faits majeurs ressortent du rapport 2017 " L'accueil du jeune enfant en 2016. Données statistiques " : l'offre globale de places d'accueil est relativement stable (56,6 places pour 100 enfants) ; l'accueil individuel, bien que prépondérant, est toujours à la peine même si en 2017 la baisse semble s'atténuer ; la garde à domicile toujours à la hausse en 2017 ; les bénéficiaires de congés parentaux sont moins nombreux.  Ces éléments ont déjà été partiellement publiés à l'automne 2017 dans la note de la Dress et la lettre de l'ONPE. Retour en détail sur quelques points inédits du rapport.

50% des parents souhaitent un mode de garde formel pour leur enfant
Selon les résultats partiels d'une toute nouvelle étude portant sur les souhaits en termes de modes d'accueil des familles ayant au moins un enfant de moins d'un an, les crèches sont de plus en plus plébiscitées : c'est le souhait de 30% des familles contre 25% en 2015. 20% déclarent souhaiter plutôt avoir recours à une assistante maternelle (elles étaient 19% en 2015). Enfin 24% disent ne pas avoir de préférence contre 28% en 2015. En 2017 donc une famille sur deux souhaite que son enfant soit pris en charge par un mode d'accueil formel. Les parents désirant garder eux-mêmes leurs enfants sont en 2017 comme en 2015 toujours 26%. Le recours à la famille ou aux amis n'est envisagé que par 3% des familles.

8 familles sur 10 ont recours au mode d'accueil souhaité
79% des parents ont pu obtenir une place dans le mode d'accueil qu'ils souhaitaient pour leur enfant. Néanmoins cette adéquation souhait/recours est inégale selon le mode d'accueil. Quand 30 % d'entre eux souhaitent une place en crèche, ils ne sont que 18% à l'obtenir. En revanche pour 20% des parents souhaitant confier leur enfant à une assistante maternelle, ils sont au final 25% à avoir recours à ce mode d'accueil individuel. Les 2% souhaitant une garde à domicile sont 2% à avoir pu l'organiser. En revanche les 26% de parents qui voulaient garder leur enfant se retrouvent 55% à le faire.

Scolarisation des enfants de deux ans : stable depuis 2012 et variable selon les régions
Depuis les années 2000, le taux de scolarisation des enfants de moins de trois ans (qui était alors de 35%) n'a cessé de chuter pour depuis 2012 se stabiliser autour de 12%. Cette décroissance peut d'ailleurs s'expliquer par le développement des modes d'accueil dans cette même période. Néanmoins, ce taux de préscolarisation est très variable d'une région à l'autre. Il est faible (moins de 5%) dans le Sud-Ouest, l'Ile-de-France et l'Alsace. En revanche, il est plus élevé (aux alentours de 20%) en Lozère ou le Morbihan par exemple. Dans les 6700 écoles en Zone d'Education Prioritaire (ZEP), le pourcentage d'enfants de moins de 2 ans frise les 21%. Reste à savoir comment sont accueillis ces très jeunes élèves. Aucune statistique sur les classes passerelles, dispositif ultra minoritaire. En revanche les classes TPS (très petites sections) sont 8%.

Le rapport 2017 de l'Observatoire 2017 propose par ailleurs une analyse sur le rôle des grands-parents dans la garde des enfants.



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Article rédigé par : C.L
Publié le 23 janvier 2018
Mis à jour le 23 janvier 2018