Perturbateurs endocriniens : un rapport alarmant

Le journal Le Monde a pu consulter un rapport (1) aux conclusions sévères sur les perturbateurs endocriniens, commandé en aout 2017 qui n’a pas été encore rendu public. Et en livre les principaux enseignements.

Globalement le rapport est plutôt positif quant à l’action menée par l’État depuis 2014, mais très critique au regard des enjeux sur l’action menée au niveau européen. Il souligne aussi le manque de moyens alloués à la recherche.

La petite enfance, une période à risque
Les perturbateurs endocriniens sont des substance s-plastiques, pesticides solvants, etc., présents dans de nombreux produits et objets. Leurs effets néfastes se répercutent notamment sur le système hormonal des humains et des animaux.
Le rapport rappelle les affections dont les perturbateurs endocriniens sont suspectés d’être (au moins en partie la cause) : baisse de la qualité du sperme, abaissement de l’âge de la puberté, malformations du développement, certains cancers, voire certains cas de diabète de type 2, d’obésité ou d’autisme. Et précise que ces effets néfastes dépendent de l’âge d’exposition. Trois périodes étant particulièrement à risque : « au cours du développement foeto-embryonnaire (c’est-à-dire pendant la grossesse de la mère), de la petite enfance et de la puberté ». S’appuyant sur différentes recherches il souligne que « les perturbateurs endocriniens (avérés ou potentiels) sont omniprésents, le spectre de pathologies est bien plus large que celle relevant du système reproducteur (…), que les substituts peuvent être potentiellement aussi dangereux que la molécule interdite… ».  

Une surveillance à géométrie variable
A propos de la surveillance de l’exposition des populations aux perturbateurs endocriniens, le rapport souligne que « la surveillance des sols est quasi inexistante et la surveillance de l’air tes en retard par rapport à la surveillance de l’eau, cadrée par une directive européenne »
 Quelle suite sera donnée à ce rapport qui remet au cœur des débats les dangers liés aux perturbateurs endocriniens notamment sur les jeunes enfants et leur santé future ? La prise de conscience de la gravité de la situation est là, le rapport suggère de poursuivre et d’intensifier la stratégie nationale lancée en 2014. Aux ministères  et administrations concernés de prendre les justes décisions.


1). Rapport d’évaluation de la stratégie nationale sur le perturbateurs endocriniens (SNPE) établi par l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espace ruraux (CGAAER)

Pour en savoir plus : lire l'article du Monde  ( en  accès payant et en attendant la publication officielle du rapport).


 
Article rédigé par : C.L
Publié le 02 février 2018
Mis à jour le 02 février 2018