Pièces à conviction et crèches privées : l’ACEPP s’indigne

Il y a près de trois semaines, FR3 diffusait un reportage « Pièces à conviction » sur les crèches privées qui a suscité de nombreux débats, commentaires et polémiques lors sa diffusion. Le 20 février, l’Association des Collectifs Enfants Parents Professionnels (ACEPP) a souhaité réagir dans un communiqué en répondant notamment à celui de la Fédération Française des Entreprises de Crèches (FFEC) dont les structures de certains de ses adhérents avaient été mises en cause.

Si l’ACEPP ne nie pas la souffrance des professionnels, elle déplore que les parents soient les grands absents du reportage : « La place des parents y est peu traitée, et pour cause ! Dans ce type d’établissements, ils rentrent peu et donc voient peu. S’il y a un dysfonctionnement, il peut être tu au parent-client. Et s’il est révélé, le parent devra chercher un autre accueil en urgence. Retour à la case départ ! »

L'association ne souhaite cependant pas généraliser les images présentes dans ce reportage à toutes les crèches privées mais tient à souligner que « l’optimisation des coûts, recherchée par tout gestionnaire » ne doit pas se faire « au détriment de la qualité d’accueil de l’enfant, de ses parents, ni de la bientraitance des professionnels ».

C’est pour cela que l’association a tenu à aborder plusieurs points de la réaction officielle de la FFEC qui leur auraient causé une certaine « stupeur » et dont elle relève certaines contradictions dans les extraits suivants :

« Pour la FFEC, ils (ndlr : les dysfonctionnements) sont marginaux et ne doivent pas « jeter l’opprobre » sur tout le secteur lucratif. Pourtant, s’ils sont isolés, il doit être d’autant plus aisé d’y remédier ! Ensuite, si « ces exceptions ne font pas la règle », nullement besoin de remettre en cause un système complet …. A moins que la FFEC cherche à les justifier ? »
« (…) la FFEC se plaint de difficultés de recrutement et réclame toujours plus de souplesse (apprentis, taux et niveaux d’encadrement …) avons-nous vu le même reportage ?? »
(…) « Aucune proposition pour améliorer les conditions de travail : comme des salaires décents … ou une convention collective spécifique à ce secteur … »
« La FFEC sollicite une refonte du modèle économique des crèches … mais c’est au regard de leur agressivité mercantile que le système s’est dégradé ! »

 L’association insiste sur l’importance que la qualité d’accueil du jeune enfant passe par la responsabilité de tous et à ne surtout pas « glisser vers une logique marchande ». Pour cela, elle propose un « renforcement des contrôles dans les établissements » et tient à préciser que leurs portes « sont toujours ouvertes et nos savoir-faire à la disposition des décideurs publics ! ».
Article rédigé par : Nora B
Publié le 24 février 2020
Mis à jour le 24 février 2020