Places de crèches fermées : il y a urgence selon le SNPPE

En quelques jours, le SNPPE a recueilli 1400 réponses au questionnaire en ligne « Places fermées en crèches » qu’il avait lancé pour tenter de comprendre ce qui se passe réellement sur le terrain. En un mot les raisons de ces places d’accueil fermées, de ces amplitudes horaires réduites. Le point sur les principaux enseignements.

Évidemment, l’analyse de ces réponses confirme que dans les crèches ça va mal et bien mal mais, selon le SNPPE « rien vraiment ne se dégage réellement et finalement ce mini sondage montre que le malaise est diffus et global ».

Ce que révèlent les réponses
• L'enquête a porté sur 42 965 places (soit environ 10% de l’ensemble des places en EAJE. Et parmi elles 2806 places fermées, et 2623 places avec des horaires réduits).
• Les difficultés rencontrées dans les crèches datent dans les 3/4 des cas de plus de deux mois et la vague Omicron a joué un rôle déterminant dans la détérioration de la situation.
• Les raisons à la situation actuelle sont multiples et côté pourcentage se tiennent dans un mouchoir de poche. En tête les arrêts maladie (Omicron mais aussi burn out), les difficultés de recrutement, les niveaux de salaires et les conditions de travail. En fait parmi les raisons proposées, toutes sont imbriquées et se retrouvent autour de la pénurie des professionnels, du manque d’attractivité des métiers liée aux conditions de travail et de rémunération. Rien de nouveau donc. Ce sont des thèmes au cœur des travaux du comité de filière Petite Enfance.
• Toutes les crèches, quel que soit leur statut, sont touchées. Les plus nombreuses sont les crèches publiques (44%) puis celles du secteur privé non lucratif (29,1%) et enfin celles du secteur marchand (26,5%).
• Si toutes les régions sont concernées, les zones urbaines et frontalières (notamment celles des départements proches du Luxembourg et de la Suisse, pays où les salaires des professionnels de la petite enfance sont beaucoup plus élevés qu’en France).
• Le SNPPE propose un focus sur quelques villes particulièrement impactées selon son sondage : Nantes, Dijon, Paris, Lille, Lyon, Marseille, Bordeaux et Toulouse. On le sait nombre de villes ont déjà tiré la sonnette d’alarme, c’est le cas de Lyon notamment qui envisagerait d’ouvrir sa propre école de formation.
• Enfin les réponses indiquent que la situation semble désespérée puisque dans près de 60% des cas à la rentrée ce sera le statu quo, voire que la situation se dégradera (25%).

Ce qu’en retient le SNPPE
Le syndicat rappelle ses revendications : revalorisations salariale, amélioration des conditions de travail, attractivité des métiers, amélioration de l’accompagnement des professionnels et formation initiale.
Et reprend son slogan : il est temps de ré-humaniser les métiers de l’humain.
Dans sa conclusion, le SNPPE prend acte des travaux du comité de filière nommé pour trois ans, mais insiste sur l’urgence de la situation.  Et tire la sonnette d’alarme : « la Petite Enfance ne doit pas être le prochain Orpéa. »

Le SNPPE a envoyé les résultats de ce questionnaire et son analyse à Damien Abad, le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des personnes handicapées en charge du secteur de la petite enfance. Il le communiquera bien -sûr au comité de filière Petite  Enfance. A suivre donc.

Consulter l'intégralité de l'enquête
Article rédigé par : Catherine Lelièvre
Publié le 07 juin 2022
Mis à jour le 13 janvier 2023