Rapport de l’Unicef : il faut investir plus dans et pour la petite enfance

L’UNICEF vient de publier aujourd’hui 21 septembre un nouveau rapport intitulé « Pour chaque enfant, les premiers moments comptent », qui dresse le bilan des politiques menées (ou non menées) envers la petite enfance par les différents états et formule un certain nombre de propositions qui permettraient de préserver le bon développement des enfants. Il faut investir dans la petite enfance pour stopper les cycles de la pauvreté et de l’inégalité conclut le rapport.

Moins de 2% des budgets éducation pour la petite enfance
Le constat est rude : les états consacrent en moyenne moins de 2% de leurs budgets d’éducation à la petite enfance. Or l’UNICEF explique, chiffres à l’appui, que chaque dollar investi dans l’allaitement maternel, les soins ou l’éducation génère de larges économies en retour.
Seuls 15 pays - dont la France - ont mis en place « les trois politiques nationales de base qui contribuent à garantir aux parents le temps et les ressources nécessaires pour soutenir le bon développement cérébral de leurs jeunes enfants ». Enfin, un enfant de moins de 5 ans sur 8 (soit 85 millions) vit dans un pays n’ayant aucune de ces politiques.
Le rapport rappelle que les cinq premières années de la vie sont une « période cruciale où la croissance du cerveau atteint un rythme qui ne sera plus jamais égalé ». D’où la nécessité de protéger les enfants en leur offrant une nutrition, des moments d’éveil et d’apprentissage de bonne qualité.
Des millions d’enfants privés d’un environnement sûr ou stimulant
Il y a urgence car la situation des enfants de moins de 5 ans dans le monde est préoccupante : ils sont des millions à vivre dans des conditions ne permettant pas leur développement physique et cérébral harmonieux. 300 millions vivent dans des régions où l’air est toxique, 75 millions dans un pays en guerre et 155 millions souffrent d’un retard de croissance parce qu’ils ont reçu une nutrition de mauvaise qualité et vivent dans des environnements insalubres. Enfin plus d’un quart des petits âgés de 2 à 4 ans ne participe à aucune activité essentielle comme le jeu, la lecture ou le chant.
Ce qu’il faut pour « bien grandir »
Le rapport énumère les mesures qui permettraient d’assurer un développement optimal de la petite enfance : six mois de congé de maternité payé, des pauses allaitement rémunérées au cours des six premiers mois suivant la naissance, deux années d’enseignement préscolaires gratuit.
Et très concrètement l’UNICEF encourage les gouvernements à soutenir des politiques nationales en faveur du développement de la petite enfance. Et leur recommande d’investir en faveur de services de développement de la petite enfance (en accordant la priorité aux enfants les plus vulnérables), d’élever au rang de priorité les politiques familiales, d’accorder aux parents qui travaillent le temps et les ressources nécessaires pour contribuer au développement cérébral de leur enfant et de collecter et analyser les données relatives au développement de la petite enfance.
Article rédigé par : C.L
Publié le 21 septembre 2017
Mis à jour le 03 novembre 2017