Réouverture des crèches : la FNEJE inquiète et impatiente

La Fédération nationale des Éducateurs de jeunes enfants (FNEJE) à 4 jours de la réouverture des crèches s’impatiente et s’inquiète. Pour le moment le Ministre des Solidarités et de la Santé -et tout particulièrement le secrétariat d’état de Christelle Dubos n’a fourni aucune consigne officielle aux directions d’établissements. Un flou qui ne peut que provoquer des cafouillages, comme il y a en a eu au début du confinement, car en dehors d’un cadre national clair, toute anticipation devient compliquée. Ce qui peut aussi compromettre la qualité de l'accueil.

Toujours en attente de directives nationales
Dans un communiqué intitulé « pour une approche éducative et sociale du déconfinement » , la FNEJE commence par noter : « A l’heure du déconfinement programmé à partir du 11 mai, (…) la petite enfance « ne sait toujours pas quelles sont les directives nationales préconisées pour un accueil dans les meilleures conditions des jeunes enfants et de leurs parents. ». Et précise « pour autant le professionnel de la petite enfance n’a pas attendu la parution de ce futur guide de recommandations déconfinement pour travailler en équipe et en réseau aux conditions d’accueil (…).  De nombreux gestionnaires, des directions, des éducateurs de jeunes enfants et autres professionnels de la petite enfance qu’ils travaillent au sein d’établissements publics, associatifs ou privés ont travaillé et se sentent prêts ».

Penser au bien-être des professionnels et des bébés
La FNEJE rappelle qu’elle « souhaite une réouverture des structures d’accueil collectif dans des conditions qui prennent en compte en premier lieu l’intérêt supérieur de l’enfant et de ses parents.  A la réponse sanitaire et hygiéniste qui nous est proposée nous répondons : pensons d’abord au bien être des professionnels et celui des bébés ! ».

La prise en compte des besoins des parents et des enfants
La FNEJE insiste sur les deux aspects des modes d’accueil : la mission sociale et la mission éducative. Deux missions que le déconfinement doit prendre en compte.
La mission sociale concerne les familles qui ont toutes d’une façon ou d’une autre souffert du confinement. « …Quelles que soient les raisons des familles précise le communiqué, il est important que les structures rouvrent leurs portes et que les professionnels puissent proposer un accueil prenant en compte le virus mais aussi et surtout un accueil qui se soucie du bien-être de l’enfant et de ses parents. »
La mission éducative nécessite la prise en compte de « l’intérêt supérieur de l’enfant ». Et d’énumérer quelques points essentiels comme le passage de bras à bras des bébés entre leurs parents et les pros, la circulation des doudous et tétines entre la maison et la crèche, la mise à disposition de jouets.

Prévoir un accompagnement pour les professionnels
Dans ce contexte anxiogène, la FNEJE, par ailleurs, souhaite que les professionnels « bénéficient à minima tous les 15 jours d’une intervention en analyse des pratiques par un personnel spécifique et de temps de réunion dédiés. »

Des professionnels en colère
Enfin il paraît essentiel que les professionnels de la petite enfance soient considérés comme personnel prioritaire pour l’accueil de leurs enfants à l’école. Or pour le moment aucune disposition n’a été prose dans ce sens.
Le communiqué se conclut de façon plus revendicative : « nous souhaitons alerter le gouvernement et le ministère des Solidarités et de la Santé sur la colère des professionnels de la petite enfance de se sentir ignorés, de ressentir du mépris par l’absence de directives nationales pour mettre en œuvre le déconfinement 4 jours avant l’ouverture présumée des structures d’accueil ».

 
Article rédigé par : C.L
Publié le 06 mai 2020
Mis à jour le 06 mai 2020