Une proposition de loi s’attaque enfin à la surexposition aux écrans dès la petite enfance

La députée Caroline Janvier (LREM) a déposé le 22 février dernier à l’Assemblée Nationale une proposition de loi en cinq articles pour lutter contre le mal du siècle, la surexposition aux écrans dès la petite enfance. 

Dans une tribune publiée au mois de décembre dans les colonnes du Monde, la députée du Loiret Caroline Janvier (LREM) alertait l’opinion sur la surexposition des 0-3 ans aux écrans, « loisirs limitatifs à une période cruciale pour le développement, mais aussi (…) entraves à l’acquisition du langage, à la mémorisation des savoirs. Ils ont aussi une influence néfaste sur le sommeil, l’alimentation, ou encore la gestion des émotions. » La députée invitait alors à l’élaboration collective d’un projet de loi pour la prévention et la sensibilisation des parents. Le travail collaboratif a porté ses fruits, la proposition de loi ainsi rédigée a été déposée le 22 février dernier à l’Assemblée nationale. Elle se veut « première pierre législative » d’un véritable plan national contre la surexposition des enfants aux écrans, pour une approche plus équilibrée du numérique.

Elle propose : 
- La mise en place d’une politique publique de prévention des risques liés aux écrans numériques pour la jeunesse, via l’insertion d’un chapitre dédié dans le code de la santé publique, aux côtés de la lutte contre les dépendances telles que le tabagisme ou l’alcoolisme.
- La création d’une plateforme numérique d’information à destination des parents.
- L’intégration de modules spécifiques sur les risques liés aux écrans numériques pour le jeune public dans la formation des professionnels de santé et du secteur médico-social, mais aussi des professionnels de la petite enfance. Il s’agit ici de les sensibiliser sur ce thème et de les placer en position de nouer un dialogue avec les parents. 
- L’ajout de mentions spéciales sur les emballages d’ordinateurs, de tablettes et de téléphones portables, des messages de prévention dans l’ensemble des messages publicitaires portant sur ces produits, afin d’informer les consommateurs des dangers liés à la surexposition aux écrans. 
- La limitation de l’utilisation des téléphones, tablettes et ordinateurs portables et assimilés au sein des structures de la petite enfance et des écoles maternelles et primaires, en imposant à ces établissements de prévoir à cet effet des règles restrictives qui concernent les professionnels d’encadrement.
- L’insertion dans le carnet de grossesse des recommandations touchant à la bonne utilisation des écrans pour le jeune public. 
- L’intégration de la politique de prévention des risques liés aux écrans au nombre des missions dévolues au président du Conseil départemental dans son rôle de protection maternelle et infantile.
- De confier aux commissions départementales d’accueil des jeunes enfants la mission de recueillir et diffuser les messages de prévention des risques liésaà la surexposition aux écrans, à destination des professionnels de la petite enfance et des parents. 
- L’intégration au projet éducatif territorial d’un rôle explicite dans la prévention de la surexposition des élèves aux écrans lors du temps périscolaires. 


Des actions complémentaires comme une campagne nationale de sensibilisation dans les médias ou le renforcement de l’information des parents via le carnet de santé, inclure la question du temps d’exposition aux écrans dans les rendez-vous médicaux périodiques obligatoires de suivi des nourrissons et des enfants ou encore intégrer des temps d’information systématisés dans les lieux d’accueil de la petite enfance, des temps de sensibilisation dans les établissements scolaires pourraient être mises en place. 

 
Article rédigé par : Laurence Yème
Publié le 28 février 2022
Mis à jour le 13 janvier 2023