Le bébé maltraité se tait, mais il parle !

Dr Myriam Pierson-Berthier
Couverture livre Le bébé maltraité se tait, mais il parle !
Parler des violences sexuelles sur les mineurs est éprouvant mais indispensable. Parler des violences sexuelles sur les bébés est insoutenable… et plus qu'urgent. Depuis plus de trente ans, la pédopsychiatre Myriam Pierson-Berthier sème des graines de baobab pour que les professionnels de la petite enfance admettent que les bébés aussi peuvent être victimes d'agressions sexuelles au sein de la famille, dans un champ secret, à l'abri des regards. Mais le sujet fait peur, dérange, écœure… alors, on préfère ne pas voir et ceux qui osent ouvrir les yeux se sentent souvent seuls. Comme Myriam Pierson-Berthier. Pourtant, elle n'a jamais renoncé. Ça tombe bien, car les graines de baobab mettent beaucoup de temps à pousser.
Aujourd'hui, la semeuse a décidé d'écrire ce qu'elle a vu, observé, appris et compris auprès des bébés et des jeunes enfants depuis trente-cinq ans. Son expertise, qui croise le champ médical et judiciaire, est étayée dans son livre construit avec méthodologie et au titre évocateur Le bébé maltraité se tait, mais il parle !
La professionnelle pluridisciplinaire transmet son savoir et ses connaissances de manière didactique et détaille les signes cliniques et autobiographiques du bébé et du jeune enfant, victimes de violences sexuelles. « Tout passe par le langage du corps, le langage non verbal et le jeu traumatique », affirme-t-elle en égrainant son propos de cas cliniques. La lecture s'avère parfois glaçante mais comment peut-il en être autrement ?
Dans le chapitre sur le repérage des maltraitances, la professionnelle insiste sur la clinique autobiographique du carnet de santé et démontre sa valeur irréfutable. « Le carnet pourrait devenir un outil de validation judiciaire lors des signalements et informations préoccupantes », suggère-t-elle avant de détailler la manière de le lire avec précisions. Qu'il soit rempli ou pas « tout compte ».
Tout en insistant sur les besoins de formation criants pour permettre le repérage précoce, Myriam Pierson-Berthier conclut son propos en appelant à la vigilance et à la mobilisation de tous les professionnels qui côtoient des bébés et des enfants, Qui, à part eux, sont les mieux placés pour repérer ces maltraitances ? Qui, à part eux, peuvent être le point de départ d'une prise en charge précoce qui aboutira à la protection de l'enfant victime ? Qui, à part eux, peuvent rompre le silence au nom des bébés ?
24,90
Article rédigé par : Anne-Flore Hervé
Publié le 28 mars 2022
Mis à jour le 07 avril 2022