Crèches : comment aménager l’espace repos des petits

L'aménagement de l'espace repos est un sujet de réflexion faisant partie du projet d'établissement de la crèche lors de sa création. Cet espace repose sur trois mots clés : confort, bien-être et sécurité des enfants avec un équipement adapté aux bébés et aux plus grands, ainsi qu'une ambiance apaisante. L'objectif étant de respecter le plus possible le rythme de sommeil de chaque enfant, de favoriser les conditions propices à l'endormissement et à un sommeil de qualité, essentiel à la construction physique et psychique du tout-petit.
A la crèche, les temps de sommeil sont pensés dans le respect des rythmes et des besoins de chaque enfant. Ils sont organisés pour s’adapter à l’âge des enfants de chaque section (petits, moyens, grands). Les informations liées au sommeil collectées auprès des familles permettent d’adapter l’accompagnement de chaque enfant.

Un espace apaisant et sécurisant
En règle générale, l'espace dédié au repos et/ou à la sieste a été choisi en fonction de son implantation, endroit le plus calme de la crèche, mais il doit surtout être aménagé en fonction des besoins spécifiques des enfants accueillis en créant un environnement affectif sécurisant, stable et prévisible dans son organisation. Il est aussi important qu'il soit pensé pour faciliter le travail des professionnels, notamment en termes de surveillance, de sécurité ou encore de respect de l'ergonomie. « Ces espaces repos sont toujours en lien direct avec les espaces d’éveil, pour une surveillance maximum et un accès facilité pour les enfants », souligne Dominique Boursier, directrice Petite Enfance chez Babilou. La circulation, l'aération, une capacité d'accueil suffisante et un espace préservé des sollicitations pour favoriser l'endormissement viennent compléter les priorités du coin repos. « Dès l’aménagement des locaux (en phase plan), nous sommes particulièrement attentifs à ce que les espaces de sommeil soient positionnés au nord, idéalement, afin d’assurer une fraîcheur en toutes saisons », précise-t-elle.

Les enfants n’ont pas besoin de dormir dans le noir surtout dans la journée, l'obscurité n'est donc jamais totale dans les dortoirs en collectivité, de plus cela facilite la surveillance des enfants. Laisser la porte ouverte ou laisser pénétrer la lumière naturelle des salles d'éveil proches du coin repos permet aux enfants de rester en contact avec le groupe, d'être rassurés par les bruits du quotidien. Les veilleuses ne sont donc pas indispensables, misez plutôt sur un variateur d'éclairage notamment l'hiver.

La création de sections par âges (petits, moyens, grands), avec des « dortoirs » pour chaque section, est l'organisation la plus courante afin de répondre aux besoins similaires des enfants dans un même groupe d’âge. Cependant il demeure nécessaire de privilégier les besoins spécifiques et le respect du rythme de sommeil de chaque enfant. D’autres types d’organisation sont parfois envisagées comme l’explique Claire Vanier, directrice du pôle petite enfance de la Fondation de l’œuvre de la Croix Saint-Simon. Un fonctionnement type "petite famille" s'appuyant sur une organisation décloisonnée et une ouverture sur les autres petits et grands. « Cela nécessite que les locaux soient pensés dans ce sens, un aménagement et du matériel adaptés, et cela implique une charge de travail différente, les enfants d'âges différents n'ayant pas les mêmes demandes au mêmes moments » précise-t-elle.

Les différentes solutions de couchages
À la crèche, plusieurs solutions de couchage peuvent être mis en place.

•  Pour les bébés, les lits à barreaux en hauteur, plus ergonomique pour les professionnels, ou équipés d'un sommier réglable en plusieurs hauteurs et d'un côté coulissant avec verrouillage automatique inaccessible à l'enfant sont généralement utilisés pour plus de sécurité . Les lits à barreaux doivent être équipés d'un matelas ferme aux dimensions exactes du lit pour que l'enfant ne puisse pas y glisser les doigts ou la tête (blessures, étouffement...). Par ailleurs, les espaces entre les lattes ne doivent pas être supérieurs à 6 cm, la profondeur sur matelas, c'est-à-dire la hauteur entre le dessus du matelas et le haut du lit, doit être au minimum de 50 cm et la profondeur sans matelas doit être d'au moins 60 cm.
Concernant le linge de lit, pas de couette, de couverture, d’oreillers, de peluches… On opte pour les gigoteuses ou les sur-pyjamas. Pensez également à enlever l'attache sucette durant les temps de sommeil.

Lits couchettes au sol pour les plus grands. Ces couchettes facilitent l'accès libre à l'enfant, certaines peuvent s'empiler pour un rangement optimisé, elles sont légères et faciles à déplacer. « Afin de répondre de manière individualisée aux besoins des enfants, l’idéal est de limiter l’action des adultes donc de permettre à l’enfant de faire tout seul en fonction de ses compétences. D’où l’utilisation de lits couchettes au sol qui permettent aux enfants d’aller se coucher seuls s’ils en éprouvent le besoin et de pouvoir se lever seuls », précise Claire Vanier. Les lits couchettes permettent ainsi une plus grande autonomie aux enfants sans obligation à rester dans leur lit s'ils n'en éprouvent plus le besoin. Ils évitent également le risque d'oubli de relever les barreaux du lit, le risque pour l'enfant de se coincer la jambe entre les barreaux. Pour Dominique Boursier, c'est aussi une solution plus ergonomique pour les professionnels qui n’ont plus l’obligation de porter l’enfant dans son lit et qui peuvent l’aider à s’endormir confortablement en étant assis à côté de lui. « Nous conservons cependant quelques lits à barreaux pour les enfants qui en auraient besoin et pour organiser les évacuations, bien sûr » .

Comment concevoir l’espace repos-sommeil idéal ?
Pour Dominique Boursier du Groupe Babilou, proposer des solutions différentes est idéal pour répondre aux besoins, aux habitudes culturelles de chaque enfant « une salle de repos est nécessaire, mais laisser la possibilité à certains enfants de dormir dans la salle d’éveil est une bonne solution pour éviter que le sommeil devienne un drame. Disposer d’un hamac est aussi très apprécié de certains enfants qui retrouvent le bercement auquel ils ont été habitués » .

Pour Claire Vanier de la Fondation Œuvre de la Croix Saint -Simon, le coin repos aura été réfléchi, pensé, conçu et aménagé pour le repos en toute sérénité et sécurité en fonction des besoins spécifiques de chaque enfant accueilli. « Il faut s’y sentir bien pour pouvoir se laisser aller à l’endormissement. Le plus important est l’atmosphère générale apaisante et sécurisante qui règne dans tout l’établissement et pas uniquement dans le coin repos. L’accompagnement des professionnels est donc primordial. Le coin repos idéal est structuré autour d’une place pensée pour chaque enfant avec suffisamment d’espace autour pour l’ergonomie des professionnels et la sécurité et en accès libre pour les enfants » .


A consulter : notre sélection de couchages

Des coins repos dans les salles d’éveil

Créer un coin douillet dans les salles d'éveil ou de vie avec des tapis, des coussins, des poufs… permet aux enfants de se reposer en restant avec les autres enfants. Cet espace peut être proposé le temps d’une sieste si le dortoir est refusé par l’enfant.

Article rédigé par : Catherine Alexandre
Publié le 24 mars 2017
Mis à jour le 25 mars 2017