Ex-esthéticienne, Méline est devenue assistante maternelle en MAM

Cette jeune trentenaire a décidé de prendre le taureau par les cornes. Oui à un meilleur équilibre vie pro/vie perso. Oui à un épanouissement total au travail. Oui à une meilleure qualité de vie. Elle a fait un virage à 180°, surmonté de nombreuses difficultés pour finalement exercer un métier qu’elle adore : assistante maternelle.
Créer une MAM ? Pourquoi pas !
Depuis 13 ans, Méline est esthéticienne. Un métier qu’elle adore. Masser, prendre soin de ses clientes, papoter avec elles... Mais l’étendue des horaires de travail commence à la questionner. Elle devient maman d’une première petite fille et ne voit pas comment concilier vie pro et vie perso, surtout quand le week-end en famille se résume au dimanche uniquement. C’est lorsqu’elle devient enceinte de sa deuxième qu’elle prend la décision de changer de vie. Mais que faire ?
Elle parle alors de sa volonté de reconversion à Séverine, l’assistante maternelle de sa fille. Très intuitive, elle lui fait part d’un projet de création de MAM. En effet, dans la commune de Quesnoy-sur-Deule, Christophe Delepierre, un entrepreneur, a une idée : créer un pôle petite enfance. Pour cela il souhaite trouver 4 assistantes maternelles. Séverine est la troisième, et elle cherche une quatrième. Elle propose à Méline de rejoindre l’aventure. Elle accepte ! Mais tout ne va pas se passer comme prévu…

Des embûches, que des embûches
Nous sommes en août 2017 quand Méline, encore en congé maternité, décide de ne pas reprendre le travail. Confiante, elle sait qu’elle va démarrer une nouvelle aventure passionnante. Mais voilà, pour diverses raisons, le pôle petite enfance n’ouvre pas ses portes. Le local destiné à la MAM non plus. Retour à la case départ.
Méline ne se démotive pas. Qu’à cela ne tienne, les quatre comparses trouveront un local. Mais ce n’est pas chose aisée. Car pour que le projet soit viable, elles doivent chacune avoir quatre enfants en garde. Il faut donc une grande maison. Et elles n’en trouvent aucune. Séverine, qui avait embarqué Méline dans l’histoire se démotive et ne souhaite plus continuer l’aventure. Nouvelle embûche, nouveau rebond pour les trois autres : elles cherchent une quatrième assistante maternelle. Elles font alors la connaissance d’Elodie qui semble parfaitement correspondre. Cerise sur le gâteau : elle a déjà travaillé en crèche.

Un super local sur-mesure pour cette MAM
La roue semble enfin tourner. L’équipe est au complet, mais toujours pas de local. Un jour, Christophe Delepierre les appelle : il a acheté une maison qu’il souhaite louer et souhaiterait la proposer à cette équipe plutôt qu’à des particuliers. Ni une ni deux, elles filent découvrir le bien. « On était hyper contentes à l’idée d’avoir trouvé un local. Et quand on a visité la maison, on s’est toute de suite rendues compte qu’elle serait trop petite. On était tellement déçues » se souvient Méline. Encore un coup dur ! Mais l’équipe qui a déjà traversé quelques épreuves ne se laisse pas abattre. Une idée leur vient : « et si on demandait à Monsieur Delepierre de faire des travaux d’agrandissement dans la maison ? » Aussitôt dit, aussitôt fait. Elles lui demandent. Ô surprise : il accepte ! La maison subit quelques transformations selon les recommandations des assistantes maternelles. Une cloison de cassée à droite, et hop, un dortoir de 6 lits bébé ! Un rétrécissement du garage et hop, des mètres carrés pour l’espace de vie de gagnés… Elles se retrouvent alors avec une maison de 140m2 dont 50m2 de pièce de vie, trois grandes chambres qui permettent d’avoir seize couchages ! La MAM je Mam’uz est née.

Un retard dans l’ouverture
La maison est prête en avril et agréée par la PMI. Champagne ! Mais elles ne peuvent pas encore ouvrir… La commission de sécurité doit passer, cela prend du temps, et Madame le Maire ne leur apporte pas le soutien escompté. A cela s’ajoute la longue attente pour suivre la formation d’assistante maternelle. Quand la maison est prête, elles n’ont pas encore toutes leur agrément. Nous sommes en été quand elles l’obtiennent… Tous les parents (ou presque) ont déjà trouvé leur système de garde pour la rentrée. Cela va être difficile de remplir la MAM. Mais ce n’est pas cette énième difficulté qui empêchera Méline de changer de voie. Elle s’arme de patience et accueille alors son premier bébé en septembre. Un deuxième arrive en octobre, un troisième en janvier. Entre temps, elle a passé son CAP petite enfance, obtenu haut la main avec 19,5 de moyenne !

Un quatrième agrément obtenu !
Méline est hyper à l’aise dans cette nouvelle vie. Alors qu’elle n’a que des bébés âgés entre 3 et 8 mois, elle n’a qu’un mot à la bouche : « j’adore ». Un peu d’organisation, beaucoup de bonne humeur, et ça tourne ! Quand on lui demande ce qu’elle aime, elle répond « tout » ; ce qu’elle préfère ? « Tout ». Et elle ponctue chaque phrase d’un « j’adore » avec un sourire aux lèvres, impossible à décrocher. Elle s’en sort tellement bien qu’elle insiste alors auprès de la PMI pour avoir l’agrément pour un quatrième enfant, essentiel pour que l’équation économique tienne. La puéricultrice se déplace, réalise à quel point Méline s’en sort bien et lui donne cet agrément, plus tôt que prévu ! Une victoire pour Méline !

Une reconversion réussie à 100 %
Aujourd’hui, elle « adore » s’occuper des enfants. « Je n’ai pas du tout l’impression d’aller au travail », déclare-t-elle. « J’ai réussi à garder le côté manuel de l’esthétique avec eux en leur proposant des activités manuelles. C’est une partie que j’adore dans ce métier aussi », poursuit-elle. La fatigue ? Elle n’en parle même pas ! Le rythme est soutenu, elle l’accorde. Mais c’est un tel plaisir. « Je n’ai que le bon côté des enfants moi. C’est ça qui est génial. On a une relation extraordinaire ensemble. Ils courent vers moi quand ils arrivent, ils sont heureux de me retrouver chaque matin et moi aussi. Je vais même vous confier quelque chose : quand ils partent une semaine en vacances, ils me manquent » avoue-t-elle. Malgré de nombreuses embûches au départ, Méline a parfaitement réussi sa reconversion professionnelle. A tous les niveaux : elle a un meilleur équilibre vie pro/vie perso, tous ses week-ends en entier chaque semaine, elle voit davantage ses enfants, et a doublé son salaire ! What else ?
Article rédigé par : Laure Marchal
Publié le 30 avril 2019
Mis à jour le 02 mai 2019