Ah! que j'aime les fêtes ...Par Anne-Cécile George

Directrice de crèche, infirmière-puéricultrice

Freepil
Noêl bébé
Ah que j’aime les fêtes de fin d’année avec les familles. Ce sont toujours des moments riches d’échange et de partage d’expériences. La décoration polaire et étoilée nous hisse à la cime de la gaîté.  Quand j’évoque avec vous les fêtes, je parle de ces rendez-vous dans l’année qu’on instaure pour marquer la fin d’une période, comme Noël ou le départ des plus grands pour l’école avec un temps festif à la gloire de ces enfants qui ont survécu à la crèche (ou à qui la crèche a survécu). Tous ces prétextes finalement qui lorsque l’on met l’aspect consommation et surconsommation de côté, redonne du sens au mot fête.
Pour certaines structures, il y aura un intervenant extérieur qui assurera un spectacle, pour d’autre la venue d’un petit monsieur à la barbe blanche. Mais l’essentiel,  n’est-ce pas de se faire une joie de se retrouver en évoquant avec les familles, l’évolution de leur enfant, comment il se sent à la crèche parmi nous ? Il suffira d’une étincelle pour voir jaillir chez les parents, la curiosité de savoir comment se passe les journées de leur enfant autrement que dans le cadre des transmissions quotidiennes. Dans un contexte différent, plus joyeux, avec ce temps en supplément, pas pressé par le « vite, il faut que je sorte les poubelles » « vite, je finis la transmission et je pars changer la couche de Gabrielle », on pourra même plaisanter, car on sera détendu. Il n’y aura pas d’enjeux anxiogènes.
Dans la crèche où j’ai eu la plus grande expérience de tous les temps (rencontre du 3eme type ? Non, juste un cadre professionnel épanouissant), j’ai pu connaître mon plus beau Noël. Celui que je n’attendais pas. Les pros avaient confectionné un tapis narratif avec la contribution des familles (chutes de tissus), elles avaient imaginé une histoire d’un enfant à la recherche de son doudou, ponctuée de chansons (toute la musique que j’aime). Elles s’étaient impliquées dans cette aventure. Elles avaient envie. L’envie d’avoir envie.
L’équipe avait donné du sens à ce moment joyeux où les enfants étaient émerveillés de les voir se mettre en scène autour d’un spectacle adapté à leur âge. Ce n’était pas grand-chose, mais « On fait bien des grands feux, en frottant des cailloux » et qu’il est engageant pour les familles et les enfants de voir la démonstration de cette implication.  Celle-ci n’est pas toujours évidente, les professionnels sont parfois sur la réserve, doutant de leur capacité à communiquer avec les familles autrement que par une transmission bordée dans une situation connue. L’adulte aurait besoin de repères lui aussi ? Il m’est déjà arrivé de constater que les pros ne se sentent pas la légitimité de dialoguer avec les familles autour du buffet et privilégient l’échange avec leurs propres collègues. Comme si, animer la discussion, aller vers autrui, revenait à la charge du manager. On parlerait mieux ? On aurait les mots justes ? Je te promets, nous ne faisons pas encore d’allocution officielle, je ne pense pas être l’idole des jeunes et avoir plus de pertinence que quiconque pour m’adresser aux familles. Soyons nous-mêmes. Les parents souhaitent de la sincérité dans les échanges, du vrai. De l’humain. Et qui mieux que les référents des sections peuvent parler de leurs enfants et se remémorer avec les familles les souvenirs, souvenirs.
Ces moments propices à la convivialité, permettent en outre de créer du lien avec la famille mais  aussi avec l’enfant. La relation n’est plus tout à fait la même quand on a trinqué, échangé un sourire, partagé un moment d’euphorie, ou encore allumé le feu ensemble (fallait que je le place, ce fut compliqué!). A tous de joyeuses fêtes. Profitez.



 
Article rédigé par : Anne-Cécile George
Publié le 24 décembre 2017
Mis à jour le 24 décembre 2017