Desperate-puéricultrice. Par Anne-Cécile George

Directrice de crèche, infirmière-puéricultrice

Anne-cécile Georges
Je ne peux entamer ma chronique mensuelle sans vous délivrer un fragment de mes états d’âme (cela me coutera moins cher qu’une consultation chez le psy !). Je n’ai pas l’habitude de jouer à la desperate-directrice mais il faut avouer que ma récente découverte sur la faible probabilité de trouver un travail hors région parisienne m’a achevée. En quittant la banlieue Seine et Marnaise (et donc en renonçant à mon poste), je pointe au chômage. Oui, la puéricultrice est en voie de disparition dans des contrées lointaines. Je peux même affirmer qu’à terme, les sites internet remplaceront peu à peu les conseils des puer (avec menu déroulant « allaitement exclusif » « allaitement mixte » ou encore « je donne le biberon » faites votre choix, c’est magique, c’est tout chaud, et c’est pour vous !), l’accompagnement à la parentalité se fera par Skype, et dans vingt ans on élève notre avenir avec des robots HI TECH dernière génération. Une puéricultrice (elle-même désespérée) me disait encore la semaine dernière qu’elle irait bientôt mettre des boites de lait en rayon à Auchan (alors pourquoi s’embêter à promouvoir l’allaitement maternel ?!). Ça sent le sapin !  
Les annonces réclament à cor et à cri des éducateurs de jeunes enfants en direction de crèche. Je t’arrête tout de suite lecteur, je n’ai rien contre l’EJE. J’aurais même adoré faire sa formation car en sortant de l’école de puéricultrice, j’ai dû continuer à me former sur les différents courants pédagogiques à travers de multiples lectures. Je ne lui jette pas la pierre, jamais O grand jamais je n’oserais dire qu’avec l’EJE les enfants auront du cassoulet au gouter (non, l’infirmière puéricultrice n’a pas le monopole de la diététique et des menus équilibrés). Jamais je n’oserais rentrer dans toutes ces caricatures que l’on fait de L’EJE détendue, dreadlokée, pause café suivi d’un pétard. Car si jamais je rentrais dans ce genre de considération, je dirais que la puéricultrice est plutôt coincée, hygiéniste jusqu’au bout des ongles, axée sécurité, cheveux tirés, lunette tombante sur le bout du nez. Non, vraiment je ne souhaite pas rentrer dans ces rivalités stériles, ces guerres de métiers. D’ailleurs, je peux l’affirmer : la mésentente EJE/puéricultrice en binôme de direction est un mythe ! Une pure légende ! (et ceux qui ont vécu l’enfer, ne sont plus là pour en parler…niark niark).
Je déplore simplement l’épuration d’une spécialité qui a toute sa place dans les structures petite enfance
, sans renier le concours de chacun au bon fonctionnement des crèches. (Et vous trouverez en pièce jointe à la chronique un CV ainsi qu’une lettre de motivation).





NB. Le CV d’Anne-cécile est sur la platerforme-emploi du site . Et elle cherche un poste en Provence-Côte d'Azur.
Article rédigé par : Anne-Cécile Georges
Publié le 12 juin 2017
Mis à jour le 28 juin 2018