Le je ou le nous. Par Arnaud Deroo

Consultant en éducation, thérapeute et psychanalyste, auteur

Respect du rythme des enfants : cette phrase est dans tous les projets, gage de qualité semble t-il. Pour autant vous pouvez vous interroger sur cette orientation quand on lit deux pages suivantes dans le projet ou qu'on entend dire aux parents que le repas est à 11 h30, sieste 13 h.
Comment peut t-on dire cela ? Alors que précédemment vous avez parlé du respect du rythme individuel de l'enfant. Il y a pour moi une incohérence qui n'aide pas dans le travail avec les parents.
Je comprends bien que les enfants peu à peu entrent dans un rythme collectif et que votre travail consiste aussi à les amener progressivement dans le collectif mais attention pas au détriment de leur personnalité.
Si un enfant n'existe que dans le groupe, il s'identifiera au groupe et cela devient dangereux. (cf bande des ados).
C'est tout ces moments où vous dites :
« Allez on va chanter. »
« Allez on va manger. »
« On va dans le jardin. »
etc.
Les enfants en crèche sont dans une construction de leur personne, n'abîmez pas cela. Le « ON » dit-on est un c. C'est encore plus vrai pour les petits, adressez-vous à des personnes et non au groupe : « Jules, je te propose de passer à table, pour manger. »
Si l'individu enfant est important pour vous, dans l'orientation que vous voulez donner à votre travail, soyez vigilant dans vos écrits, vos propos.
Si vous parlez de groupe, d'heure de repas, de sieste, les parents vous demanderont alors ce qu'ils ont fait aujourd’hui 'hui ?
Lors des transmissions, ce qui est important c'est de parler de leur enfant, de ses propres découvertes. Le parent a besoin de savoir surtout si vous avez été attentif à son enfant dans ce groupe car ils savent bien que mettre un tout petit dans un grand groupe n'est peut être pas la meilleure chose, donc rassurez les.

 
Article rédigé par : Arnaud Deroo
Publié le 31 décembre 2016
Mis à jour le 18 janvier 2017