Rendre à César… Par Arnaud Deroo

Consultant en éducation, thérapeute et psychanalyste, auteur

Studio Overdrive
Bougeothèque
Cette chronique sera quelque peu différente. Je vais l’utiliser pour rendre à César ce qui appartient à César.
J’ai exercé pendant 21 ans comme chef de service petite enfance sur la ville de Lambersart dans le nord de la France et j’ai pu avec mes collaboratrices construire des projets innovants. Entre autres : la Bougeothèque

La Bougeothèque a vu le jour dans les années 2000, je me rappelle le vote au Conseil Municipal où un élu nous avait interpellés sur le contenu : « Ok, bouger, mais que faites-vous pour la tête ? ». Il ne savait pas, cet élu, combien le lien corps et esprit est important ; il ne savait que se sentir bien dans son corps, c'est avoir une bonne base pour la relation humaine et les apprentissages. Un autre élu nous interpella sur le titre en nous disant : « on ne range (thèque) pas ce qui bouge ». En créant ce mot, mon idée était de très vite faire comprendre aux parents ce qui se passait dans ce lieu: après la bibliothèque, la ludothèque, il y aura la Bougeothèque.

La Bougeothèque remporta aussitôt un grand succès, et aujourd'hui ce sont plus de 80 familles chaque année qui fréquentent avec leurs enfants cet espace. Elle fut tout d'abord aménagée dans un ancien espace de crèche de 100 m2 pour être déménagée ensuite dans un autre espace tout neuf voisin du relais et d'une crèche. Un espace très pensé, très réfléchi en termes d’aménagement, de couleur, de jeu... Un lieu où il fait bon être, un lieu où dès qu’ils entrent, parents et enfants se sentent bien, contenus, sécurisés. Un lieu qui a été présenté dans le Rapport Giampino.
Véronique l'accueillante de ce lieu depuis son origine a su y mettre son enthousiasme, sa magie et surtout sa compétence. La Bougeothèque s'inspire beaucoup de l'éthique Piklérienne. Elle est également un lieu d'observation et de formation pour des professionnels qui souhaitent construire un tel lieu dans leur région.

Je vois fleurir des bougeothèques un peu partout en France. J’ai même lu un article d’un professionnel formateur qui parlait de la bougeothèque sans donner aucune référence au lieu premier. J’aime partager, transmettre mais il serait bon et courtois que les initiateurs de tels projets rendent à César ce qui lui appartient. L’appellation « Bougeothèque » est déposée, ce qui implique, avant d’en ouvrir une portant ce nom, un accord du créateur et le respect de l’éthique (or nous savons que cela est loin d’être toujours le cas).

Il y a bougeothèque et bougeothèque. N’hésitez pas à contacter Véronique pour vous faire inviter et échanger. Elle adore transmettre sa passion, son enthousiasme, ses découvertes. Véronique, c’est l’âme du lieu, c’est elle qui a fait de la bougethèque ce qu'elle est devenue. Respectons son travail.
Article rédigé par : Arnaud Deroo
Publié le 22 avril 2018
Mis à jour le 22 avril 2018