Un parterre d'artistes. Par Arnaud Deroo

Consultant en éducation, thérapeute et psychanalyste, auteur

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goupe de femmes en formation
J’avais envie ici, comme j'ai déjà pu le faire, saluer des artistes*…Une chronique où il n'y a peut-être pas spécialement quelque-chose à apprendre...Encore que ! Vous me direz.

Je viens de rencontrer une vingtaine d'artistes sur la ville de Montauban dans le Tarn et Garonne.Qu'il fait « bon à son cœur » de voir, d'entendre des éducateurs de jeunes enfants, jeunes et moins jeunes d'être, simplement être. Je suis toujours fier quand je vois cela : leur réflexion, leurs questionnements, etc. Fier d'avoir fait partie de cette communauté d’EJE.

Il y a vraiment des gens exceptionnels dans la petite enfance, de belles personnes, qui ont à cœur d'apporter à l'enfant un cadre bien-traitant.

Pendant ces deux jours de formation financé spar la Caf, ces animatrices de relais (où sont les hommes ?) ont réfléchi à leur projet, à l'accompagnement des enfants et des assistantes maternelles.
Deux jours où nous avons parlé plutôt de joie, de coopération et même d'amour ! Vous vous rendez compte, parler d'amour dans une formation petite enfance, est -ce bien raisonnable ?
Comment va-t-on pouvoir évaluer cela (lol)

Il n'y a pas eu de « il faut » ou « vous devez ». Non. « Ça fait du bien » diront Sonia, Isabelle et Magali de ne pas se voir tirer les oreilles, d’entendre il faut faire ça. Ca fait du bien d'être simplement reconnectée à soi, à l'humain, de travailler l'acceptation pleine et entière, le non jugement.
Nous avons aussi pu travailler la notion de lâcher-prise, de sortir du moule, de se donner des permissions, d'oser, d'accepter simplement d'être authentique.
Le partage d'expériences s’est fait dans la joie, dans l'humour et donc dans l'amour (il n'y a pas que Céline Dion qui peut parler d'amour). Les échanges ont été stimulants, ludiques.

Le groupe s'est également arrêté sur les mots, sur l'impact des mots adressés vers l'enfant, le parent et l'assistante maternelle. Des remises en question, bien-sûr, des silences aussi pour écouter ses bruits, sa musique intérieure.
En quelques sorte, on a pris soin de soi pendant ces deux jours pour pouvoir prendre ensuite soin de l'autre. Nous nous sommes connectés au vrai du travail social et non pas aux grilles et évaluations.

Cette formation démontre combien il est nécessaire que les professionnels de l'enfance puissent se nourrir régulièrement, se poser pour réfléchir à leur pratique. Un professionnel qui ne pense pas ne pense plus est un professionnel qui se fane.

Ne cherchez pas la reconnaissance, car vouloir être reconnu c'est être dépendant et vous êtes plus que ça et vous méritez plus que ça. Vous savez ce que vous faites et vous le faites de façon adéquate. Vous n’êtes ni dans le « trop, trop » ni dans le « peu, peu ».
Recentrez-vous sur le sens, vos valeurs et dites aux gens que vous aimez, que vous les aimez. Oser le dire à vos DG, DRH ou Président de communes, cela permettrait peut- être de transformer des choses, d'être pleinement entendus.

*Arnaud Deroo nomme ainsi les professionnels de la petite enfance. C’était le sens de sa toute première chronique publiée sur notre site i intitulée : « Entrez les artistes …»

 
Article rédigé par : Arnaud Deroo
Publié le 13 octobre 2019
Mis à jour le 13 octobre 2019