Un peu d’ordre, que diable ! Par Arnaud Deroo

Consultant en éducation, thérapeute et psychanalyste, auteur

enfant en colère
Ca arrive bientôt chez vous... Après le lycée, un policier va bientôt être nommé comme directeur en crèche. Il faut bien ce type de professionnel dans les structures avec tout ce que l'on voit.
Jules a pris le doudou de Louise et l’a caché dans la crèche, impossible de le retrouver, les parents comptent porter plainte, la police scientifique est déjà sur place.
Enzo a mis dans sa poche des legos et a passé la frontière, la porte de la crèche, la douane a été interpellée.
Mohamed roule beaucoup trop vite avec son tricycle, par trois fois par Fanny l'auxiliaire lui a demandé d'arrêter, il continue, la gendarmerie arrive pour lui dresser un procès-verbal.
Et je ne parle pas de Pacôme qui a levé la main sur l'éducatrice, la police était sur place, flagrant délit, la sentence est tout de suite tombée : « assieds- toi sur la chaise et réfléchis ».
Le juge pour enfants a été également saisi : Marie a dit à sa mère « t'es méchante ». Elle n'aura pas de petit pain toute cette semaine. Elle a évité super Nanny !  Elle n'a pas à se plaindre. OUF

Dans cette autre crèche, on  ne s'en sort plus avec les morsures. Pedro a été mordu par Maxime. Le père de Pedro qui est militaire a appelé la directrice du champ de bataille (si, si je vous assure c'est vrai)  en déclarant : «comment se fait-il que mon fils a été mordu, quand je rentre je vous règle ça très vite,  vous verrez il ne mordra plus ce Maxime , c'est quand même pas les enfants qui vont commander. Il faut les mater tout de suite
Et la petite Marie est en train de faire des travaux d'utilité publique, elle a dessiné sur les murs.

Ça manque de cadre, de règles de limites tout ça, que font les adultes, tout par en quenouille !

Je suis dépité, vraiment dépité de voir le niveau de conscience de nos élus. Quand y aura - t-il une vraie réflexion ? Car non tout n'est pas la faute des parents...  qu’on accuse souvent de ne plus avoir d'autorité. Cette fameuse autorité.
Je n'ose pas imaginer les discours que l'on va entendre bientôt dans l'hémicycle quand la loi contre la fessée et la violence éducative va être représenté à la fin du mois. Nos élus auraient besoin de supervision. Ca serait bien qu'un comité de sages puisse les guider pour qu'ils augmentent leur champ de conscience, le langage du cœur.

Et encore je doute qu'ils écoutent, quand je vois tout le travail de  Sylviane Giampino  qui est resté  plus au moins dans les armoires, et que la colère et le ras le bol des professionnels petite enfance ne sont pas entendus sérieusement.

 
Article rédigé par : Arnaud Deroo
Publié le 07 novembre 2018
Mis à jour le 07 novembre 2018