De la spécialisation à la culture générale. Par Bernadette Moussy
EJE, formatrice (enseignement des courants pédagogiques)
Un cercle d’informations et de formations sur la petite enfance plus ouvert, nous amène à découvrir l’enfant créateur, que vient confirmer le rapport de Sophie Marinopulos sur la culture. L’enfant n’est plus seulement un objet de bienveillance mais se transforme en un sujet. Il devient lecteur, musicien, peintre. Et grâce à nos propres intérêts artistiques, même s’ils n’ont pas de rapports directs avec la petite enfance, nous comprenons et adhérons à ces ouvertures.
Un autre courant souhaite que l’enfant soit proche de la nature et non plus confiné dans des lieux soit-disant protégés où les peurs de l’adulte l’enferment. Je ne peux résister ici au partage de ces réflexions reçues sur mon site : Je viens vers vous pour savoir si vous connaissez une crèche dite "alternative" où l'enfant n'est pas cadenassé dans une sécurité qui le dépasse, où il a accès à la nature et où l'équipe est bienveillante. Alors que dans la relation de l’enfant avec la nature ses différentes dimensions sont en éveil que ce soit sur le plan sensoriel, intellectuel, émotionnel, social et spirituel.
C’est l’approche globale de l’enfant dont il est question ici et non plus l’une ou l’autre de ses dimensions avec des buts à atteindre ou comme un objet politique. Alors, lorsque nous allons nous promener dans la nature ou que nous consultons l’un ou l’autre livre ou article actuel, sur les bienfaits des arbres par exemple, notre propre expérience nous amène à tenter « d’extérioriser les enfants » car nous voulons partager notre expérience avec eux.
Un autre cercle encore plus grand où l’éducation de l’enfant n’est pas forcément directement un objectif, nous amène à écouter à la radio par exemple, un artiste qui dévoile son processus de création. Sa sensibilité qui correspond à la nôtre peut enrichir notre perception de l’une ou l’autre approche de l’enfant. Un jardinier ou un biologiste nous apprennent des lois de la vie ou des soins qu’elle exige et l’intérêt que nous y portons peut influencer nos attitudes, plus ou moins consciemment. Un philosophe nous rappelle que les détails de la vie ont plus de sens que ce qu’on a l’habitude de donner dans notre vie stressée et notre quotidien avec l’enfant prend de la valeur.
Encore un autre cercle plus ouvert : la littérature, les romans, le merveilleux, le pas tout à fait réel, le poétique, nous nourrissent, nous rendent plus compréhensifs vis-à-vis de l’imaginaire de l’enfant, mais aussi de la vie en général.
Toutes ces ouvertures peuvent-être des terrains d’entente et de compréhension à partager avec nos collègues qui ne comprennent pas forcément de suite nos intérêts pédagogiques. Nous avons ainsi des connaissances, des intérêts et des expériences avant d’aborder « les sujets qui fâchent ».
Mais l’affaire est compliquée, modifier son regard vis-à-vis de l’enfant demande une réelle conversion. Cela demande déjà de se connaitre.
La pédagogie est un art, alors nous nous ouvrons non pas vers l’utilitaire éducatif et ses projets, mais vers la vie.
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