Infantile ! Par Bernadette Moussy

EJE, formatrice (enseignement des courants pédagogiques)

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petite fille
Lors de l’écriture d’un texte, j’ai été amenée à chercher dans divers dictionnaires la définition du mot « infantile ». Voici ce que j’ai lu :
Qui est relatif à l'enfant. Exemple Maladies infantiles. ( !!! ) Pourquoi les maladies ? N’y a-t-il pas d’autres références ? Qui n'a pas l'attitude d'un adulte, qui manque de maturité : Réactions infantiles.
Infantilisme : État de quelqu'un dont la conduite est infantile ; Arriération affective. État caractérisé par la persistance à l'âge adulte de caractères physiologiques (retard du développement de la croissance et de la puberté) ou psychiques propres à l'enfance. (Les causes sont génétiques, endocriniennes, etc.)
Une personne avec un comportement infantile prend un ton, pleurnicheur.
Synonyme d’infantile : enfantin, puéril, bébête, immature, impubère, modeste.
Il n’y a pas beaucoup de termes positifs !

Et si je proposais d’autres interprétations ?

Quand je pense que je pourrais avoir un comportement comme un enfant il me vient l’impression d’une certaine liberté, je n’ai pas la retenue due à une bonne éducation et je manifeste une vérité dans mon comportement
. Je n’en suis pas à cacher mes sentiments et à mettre un peu d’hypocrisie au nom de la civilité. Si je ne veux pas être aimable je ne le suis pas. Je dis ce que je pense.
Sensible au ridicule je ne résiste pas à l’envie de le pointer du doigt. C’est plus fort que moi, je le partage. Je suis drôle, je me moque, je dis des phrases qui font rire. Oui, j’ai le sens de l’humour, du cocasse, de la drôlerie, du bancale. Je suis léger. Je ne sais pas prendre un ton solennel pour dire le sérieux. Je le moque un peu.

Je préfère la lumière à l’ombre et si on me cache quelque chose, je me sens blessée, je perds confiance et je ne trouve pas les autres courageux. Cela fait longtemps que je sais que la vie n’est pas facile. Que la mort, la séparation et la douleur en font partie. Je veux savoir. Qu’on me dise, qu’on me prévienne. Je veux qu’on me donne ma place. Je veux échanger d’égal à égal.

Je ne me contente pas de réponses toutes faites, je veux comprendre vraiment. Un mot nouveau me fait un peu peur mais je sais que peu à peu je vais l’apprivoiser. La raison des choses, leurs origines, leurs sens, leurs conséquences m’importent. Je ne résiste pas à vouloir dévoiler ce que cachent les silences. Je suis fondamentalement curieux. C’est comme une survie pour moi.

Je veux créer. Je ne veux pas qu’on me tienne la main « pour avoir un beau résultat », je veux faire avec mes propres mouvements. Je ne veux pas de modèle. Sinon je me sens engloutie, ce n’est plus moi, et je deviens « une conformité ». Je ne veux pas faire ni beau ni faire plaisir, mais inventer. C’est ma main et mon cœur qui commandent et je les suis avec confiance. Ils savent. Je suis mon cheminement et celui-ci me satisfait. Je ne veux pas de : « ce n’est pas comme ça qu’on fait ». Vous ne pouvez pas savoir comme ça fait mal ! Je veux qu’on attende que j’aie fini…ma phrase, mon geste. J’ai MON chemin à construire.

Je n’ai pas à plaire pour me faire accepter. Je n’ai pas honte. J’ai de la grâce…

Je me moque de moi. Pas trop quand même ! Mais je sais que … je ne sais pas !

Et puis j’ai besoin qu’on m’aime, mais avec de l’espace. J’ai mon « je » à continuer à construire. Je suis généreuse, je ne calcule pas, je donne sans me demander combien cela va me rapporter.

Comme je voudrais être une vieille dame infantile !
Un peu moins bruyante qu’un enfant quand même !
Article rédigé par : Bernadette Moussy
Publié le 18 avril 2019
Mis à jour le 23 avril 2021
Magnifiquement penser..je suis de plus en plus infantile et j aime ca!