Les 1000 premiers jours : rencontre avec Michel Dugnat, pédopsychiatre
« A cause des bébés : l’appel de Marseille »
Au moment même où la commission des 1000 premiers jours de l’enfant, réunissant 17 experts, était officiellement installée par le Président de la République, les professionnels de la psypérinatalité, membres de l’Alliance francophone pour la santé mentale périnatale, née lors d’un colloque en juin 2019, se réunissaient à Marseille. A l’issue de trois jours de travaux, conférences et ateliers, ils ont co-signé une sorte de manifeste intitulé : « A cause des bébés : l’appel de Marseille » . Finalement explique Michel Dugnat, « cette commission des 1000 jours nous a boosté. »
Un texte destiné à souligner que ces 1000 premiers jours sont aussi déterminants (et donc constituent une priorité absolue) pour mettre en place « une prévention prévenante » à destination des parents les plus vulnérables. Ceux présentant des troubles psychiques, ceux en grande précarité, ceux souffrant de handicaps, etc. Une façon de rappeler que ces parents-là ne doivent pas être oubliés au nom de l’universalisme.
Prévention prévenante vs prévention prédictive
La prévention prévenante au contraire de la prévention prédictive s’appuie sur l’idée de résilience si chère à Boris Cyrulnik. Et s’appuie aussi sur l’idée que chaque parent, quelle que soit sa situation, a des ressources sur lesquelles les professionnels qui l'accompagnent peuvent compter. Les parents doivent être associés même s’ils ont besoin d’être épaulés plus que d’autres. Les parents sont des parents partenaires. La prévention prédictive est, elle, stigmatisante, elle enferme les parents dans un rôle de parents défaillants.
Universalisme proportionné
Le parcours des 1000 jours à vocation à accompagner tous les parents. Il a une vision universaliste. Michel Dugnat milite pour un universalisme proportionné et pour une individualisation des parcours afin qu’ils soient adaptés à chaque famille. On ne peut pas faire la même chose pour une maman isolée et une famille entourée, pour une famille vivant dans des conditions très précaires et une plus aidée ou encore avec une maman sans antécédent psychiatrique et une mère bipolaire…
Pour un bon accompagnement : mieux connaître le bébé
Pour le pédopsychiatre, tout repose sur une meilleure connaissance du bébé. « Mieux on le connait, meilleures sont les chances de bien l’accompagner ainsi que ses parents ».
Il est essentiel dans l’idée d’un parcours individualité de pouvoir appréhender le tempérament de chaque bébé, son style. C’est lui qui donne le ton !
Consulter l'appel de Marseille
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