Aux Assises de l’École Maternelle, Emmanuel Macron annonce la scolarité obligatoire dès 3 ans

Ce matin, Emmanuel Macron, Le Président de la République a ouvert les Assises de l’école maternelle qui se tiennent à Paris jusqu’à demain soir. A cette occasion il a annoncé l’obligation de la scolarisation dès 3 ans. Et proposé que l’école maternelle soit une école de la bienveillance et de l’épanouissent

« Le destin de notre pays s’est toujours forgé, gravé dans notre système éducatif a-t-il rappelé. Il y a toujours quelque chose d’éminemment politique quand on parle du système d’éducation. De tous les moments du parcours scolaire, l'école maternelle est sans doute le plus méconnu. L’école maternelle est et sera davantage à l’avenir un moment fondateur du parcours scolaire français. J’ai décidé de rendre obligatoire l’école maternelle dès trois ans portant obligation de l’instruction scolaire de 6 à 3 ans dès la rentrée 2019. » Pour insister sur l’aspect historique de cette annonce, le Président de la République a précisé qu’une décision touchant à l’obligation scolaire n’avait eu lieu que deux fois : en 1936 quand Jean Zay porte l’obligation scolaire à 14 ans et le Général de Gaulle en 1959 en l’instituant à 16 ans.

 L’école maternelle n’est pas une option
« Il faut cesser de considérer l’école maternelle comme une option » a insisté Emmanuel Macron. Certes 97% des enfants de 3 ans fréquentent l’école maternelle mais ce chiffre est une moyenne et recouvre donc des pratiques très différentes. Outre-Mer par exemple seuls 80% des enfants de cet âge sont scolarisés. Il y a des disparités dans la journée. Quand un des deux parents ne travaille pas par exemple, beaucoup d’enfants ne vont pas à l’école l’après-midi. Sans doute aussi tout parce que la maternelle n’est ni obligatoire ni assez reconnue.

Un moyen de lutter contre les inégalités
Le Président de la République a rappelé que sa décision s’inscrit dans une la lutte contre la pauvreté des enfants, les inégalités dès le plus jeune âge et la prévention des décrochages scolaires. Il faut agir tôt. « Il faut pouvoir agir tôt, agir au moment où on acquiert le langage qui est la clef de tous les apprentissages. » Moment aussi où la plasticité cérébrale est propice à cet apprentissage. « L’école maternelle doit être le lieu de l’égalité réelle et effacer le déterminisme social » a- t-il encore affirmé.  L’école maternelle doit aussi corriger l’Insécurité affective, autre frein aux apprentissages et donc à la réussite scolaire, et devenir le lieu de la construction de la sécurité affective. Enfin Emmanuel Macron a souligné le besoin d’une « pédagogie plus riche et nouvelle. », faisant notamment référence à la nécessité de faire « rentrer les arts et la musique à l’école maternelle. »

Un continuum éducatif avec les crèches
Le président de la République a également abordé la scolarisation des enfants de deux ans précisant qu’elle « est parfois  bénéfique dans certains quartiers mais que cela ne pouvait être une obligation tenable ni même souhaitable. (…) C’est aux élus locaux et à l’Education Nationale d’apprécier la nécessité ou non d’ouvrir  des classes maternelles pour les moins de trois ans et au gouvernement de donner des moyens de le faire. » Et de poursuivre :  «  Il faut veiller  à ce qu’il y ait un continuum entre les crèches et l’école maternelle ». En insistant une nouvelle fois sur la place du langage pour favoriser l’égalité des chances dès le plus jeune âge, le Président a souhaité que « soient initiées ou poursuivies des innovations pédagogiques pour développer le langage tel Parler Bambin par exemple ».

Une école de la bienveillance et de l’épanouissement
« La France est en mesure de s’engager dans une troisième voix éducative entre exigence cognitive et affective. (…) Les Neurosciences ne s’opposent pas à l’humanisme. Au contraire elles en sont le sous- bassement. ». Pour le président de la République comme pour son Ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer il faut cesser d’opposer apprentissages et épanouissement.
« Nous voulons que l’institution scolaire corrige les inégalités. Faire de l’école le lieu où l’on se construit dans et par le savoir » a conclu le Président de la République.


 
Article rédigé par : C.L
Publié le 27 mars 2018
Mis à jour le 27 mars 2018