RAM : ce qu’ils apportent aux assistantes maternelles

Les Relais Assistantes Maternelles (RAM) réunissent professionnelles, enfants et parents afin de leur apporter un soutien et un accompagnement. Depuis leur création leur premier public sont les assistantes maternelles. Le point sur ce qu’elles peuvent en attendre.
Les RAM se fondent tous sur les mêmes missions et participent à une harmonisation des pratiques des professionnelles. Mais parce qu’ils dépendent de leur commune ou de leur association et sont établis sur des territoires très différents, ils ont chacun leurs propres fonctionnement et capacité.

Un accueil libre pour les professionnelles
Dans certains RAM, les assistantes maternelles et auxiliaires parentales viennent librement sur les temps prévus pour leur accueil. C’est le cas du RAM du Quesnoy, (Nord) où elles peuvent amener les enfants deux fois par semaine, réparties sur trois matinées. « On observe les enfants pendant qu’ils font des jeux libres », explique Agnès Houssaye, infirmière puéricultrice responsable du RAM et coordinatrice du réseau RAMEL. « Avec moi, elles se professionnalisent : on travaille sur la manière d’accompagner au mieux l’enfant et la relation entre lui et l’adulte ».

Des réunions leur sont aussi proposées le soir, sans les enfants, afin d’évoquer des sujets généraux tels que leurs droits et les possibilités de formation continue. « Ensuite, nous restons à leur disposition pour des questions individuelles comme leurs souhaits d’évolution ».
Au relai petite enfance de Pantin, les assistantes maternelles ou gardes d’enfants à domicile sont accueillies tous les matins par groupe de 6. Elles doivent donc s’inscrire au préalable pour ces séances. Françoise Näser, assistante maternelle à Mérignac, choisit de venir à son RAM durant les temps libres. « C’est intéressant pour les enfants que j’accueille de rencontrer d’autres petits et c’est bien pour nous professionnelles de rompre notre isolement qui peut être très pesant ».

Des temps plus ciblés avec des intervenants
Magalie Couprie, également assistante maternelle à Mérignac apprécie quant à elle les ateliers proposés par le RAM. « Déjà, il y a plus de possibilités que chez moi, par exemple pour développer la motricité. Et maintenant, nous pouvons choisir d’animer nous-mêmes certains ateliers, ce qui renforce la confiance en soi. ». Au relais de Pantin, un psychomotricien vient aborder le développement psychomoteur du jeune enfant. Les professionnelles reçoivent également la visite d’une psychanalyste sur 6 séances : « le but est de les aider à prendre du recul sur les situations auxquelles elles font face au domicile » précise Patricia Mejia, responsable du relais. « Nous avons déjà eu l’intervention d’une diététicienne et maintenant celle d’une juriste deux fois par an pour tout ce qui touche au contrat et à la convention ».

L’objectif de ces temps plus spécifiques est de renforcer les connaissances des professionnelles pour améliorer la qualité d’accueil du jeune enfant. Ainsi celles du RAM du Quesnoy se constituent en groupe une ou deux fois par mois pour rencontrer un intervenant autour de la motricité libre, l’éveil sensoriel ou l’éveil musical. Il y a donc une grande diversité d'ateliers proposés. Mais autant les animations avec les enfants ont lieu sur le temps d'accueil du RAM pendant la journée, autant les conférences ou réunions réservées aux professionnelles se tiennent plutôt le soir ou le samedi - ce qui peut être plus compliqué pour elles et leur demande un grand investissement.

Partenariat avec d’autres structures
Aujourd’hui les RAM travaillent pratiquement toujours en lien avec d’autres établissements en rapport avec le développement des jeunes enfants - essentiellement les bibliothèques et les ludothèques. Nathalie Encinas est la directrice du service petite enfance de la mairie de Courcouronnes, où la ludothèque propose justement d’accueillir les enfants accompagnés de leurs assistantes maternelles ou gardes à domicile. Ce sont des temps libres ouverts également aux parents. « A Courcouronnes, nous sommes très centrés sur la motricité libre. A la ludothèque, il n’y a pas de transat, les enfants évoluent directement sur le sol. Quand les parents sont présents, ils peuvent ainsi voir cette pédagogie à l’oeuvre et échanger avec les professionnels. »

D’autres initiatives moins courantes sont portées par les RAM. Celui du Quesnoy propose des actions passerelles : les petits sur le point de rentrer à l’école passent une heure dans une classe de l’une des écoles (publique ou privée) partenaires du RAM pour découvrir ce qui les attend plus tard. « Nous intervenons aussi beaucoup avec le multi-accueil associatif, souligne Agnès Houssaye. Nous allons dans leurs locaux et ils viennent chez nous. Ce décloisonnement permet d’ouvrir les structures au même titre pour tout le monde. C’est très apprécié ».  

Valoriser les professionnelles auprès des familles
« Souvent, les parents commencent par demander une place en crèche et se tournent vers les assistantes maternelles par défaut s’ils n’en ont pas obtenue », constate Nathalie Encinas. « Ils en ont parfois une image négative avant de tester ce mode d’accueil. En tant qu’intermédiaires, nous accompagnons les parents dans leur approche des assistantes maternelles et des RAM. » A Courcouronnes, l’idée est que les professionnels partagent tous les mêmes valeurs. Les responsables de RAM participent aux réunions de coordination, aux réunions d’EJE et à la commission. « Les professionnelles affinent notre propre connaissance sur les besoins des familles qu’elles côtoient par le RAM ».

De son côté, le relais petite enfance de Pantin a une ouverture sur les familles depuis le début. Une fois par mois, un point d’information est organisé pour 25 parents afin d’évoquer des questions administratives et éducatives, notamment la différence entre les modes d’accueil collectifs et individuels, également les liens entre RAM et ses structures partenaires. Enfin il propose des temps festifs qui réunissent le trio parent-professionnel-enfant ainsi que des portes ouvertes organisées par les assistantes maternelles avec le relais pendant lesquelles elles présentent leur métier.

Quelques chiffres-clefs

•    3 077 RAM financés par la prestation de service en 2015
•    66, 7 millions d’euros de prestation de service versés aux RAM
•    151 nouveaux RAM entre 2011 et 2015
•    Nombre d’assistantes maternelles par RAM : de 104 en 2011 à 94 en 2014
•    98% des RAM font partie d’un réseau
•    40% des RAM sont itinérants

Source : Cnaf

Article rédigé par : Armelle Bérard Bergery
Publié le 05 juin 2017
Mis à jour le 12 juin 2023