Kamishibaï : les créations de Stéphanie, assistante maternelle

Après plusieurs années en tant que graphiste, Stéphanie Caulus est devenue assistante maternelle. Deux passions qui se retrouvent aujourd’hui dans son activité principale : la création, l’animation et la vente de contes et spectacles Kamishibaï. Des ateliers qu’elle propose aux crèches, RAM, écoles et centres de loisirs.

Du graphisme aux livres pour enfants
Stéphanie Caulus est d’abord graphiste. Elle obtient en 1996 un BTS expression visuelle qu’elle complète avec une année de formation sur les logiciels de mise en page. Puis exerce pendant sept ans dans différentes imprimeries. Passionnée par son métier, une autre idée lui trotte quand même dans la tête : réaliser quelque chose pour les petits. La jeune femme attend alors son premier enfant et se retrouve au chômage. « Je me suis dit pourquoi pas me lancer dans un projet qui allierait un peu de graphisme, un peu d’enfance… se souvient-elle, peut-être un livre ». Stéphanie entame une formation illustrateur jeunesse par correspondance et participe à un concours de livres pour enfants dans le Puy de Dôme. C’est le début de l’aventure.

Elle donne naissance à son fils en 2005 et devient assistante maternelle l’année suivante. « Accueillir de jeunes enfants dit-elle m’a donné beaucoup d’idées pour créer des histoires adaptées à ce public. » Stéphanie écrit et illustre ainsi six petits ouvrages et fait quelques animations dans des bibliothèques et centres de loisirs autour de la lecture et du dessin.

Coup de cœur pour les contes en Kamishibaï
Nouvelle étape dans sa vie professionnelle : Stéphanie passe son CAP petite enfance via une Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) et travaille pendant deux ans en tant qu’Agent territorial spécialisé des écoles maternelles (Atsem). A cette époque, en 2013, l’animatrice d’un organisme de lecteurs bénévoles auquel elle participe lui demande d’adapter une de ses histoires en conte Kamishibaï. Stéphanie découvre cet outil de conte japonais et est tout de suite emballée.

Elle adapte cinq de ses livres en planches de dessin Kamishibaï et crée deux histoires spécialement conçues pour ce type de conte. Puis les expose sur des salons littéraires : « elles intéressaient beaucoup de personnes, mais ils ne pouvaient pas avoir le support avec lequel elles étaient contées, explique-t-elle. J’ai donc décidé de proposer en même temps les butaïs ». Elle fait d’abord appel aux élèves d’un institut médico-éducatif (IME) pour fabriquer ces petits théâtres en bois, avant d’employer les services d’un menuisier.

Une autre manière de capter l’attention des petits
C’est donc à l’école maternelle dans laquelle elle exerce qu’elle commence à animer des séances de contes Kamishibaï. Puis elle quitte ses fonctions d’Atsem et intervient au sein d’autres écoles et de crèches soit pour lire ses histoires, soit pour animer des ateliers. Stéphanie vient généralement conter ses histoires kamishibaï pendant une heure, chaque histoire durant environ dix minutes.

Elle prend le temps après chacune d’elle de discuter avec les enfants pour leur demander ce qu’ils en pensent, ce qu’ils ont aimé… « Quand je racontais des histoires avec des livres, constate-t-elle, certains enfants me regardaient moi, pas les images, commentaient ma tenue, mes cheveux… Mais pendant les contes Kamishibaï, où je suis donc derrière le butaï, ils sont plus concentrés, plus captivés par l’histoire elle-même. » Stéphanie a aussi plaisir à remarquer que ses contes s’adaptent très bien aux tout-petits, grâce au choix d’histoires simples, aux illustrations épurées et colorées. « Même les plus jeunes identifient facilement ce que je montre », souligne-t-elle.

Faire participer les enfants comme les professionnels
Elle propose également aux plus grands (à partir de 5-6 ans) de créer eux-mêmes une histoire Kamishibaï, en écrivant et illustrant les planches, pour la conter ensuite aux autres. « Certains enfants très timides ont osé présenter leur histoire, explique-t-elle. Ils avaient particulièrement envie de le faire parce qu’ils en étaient les auteurs ! C’est très intéressant. »
L’objectif de Stéphanie est bien de faire partager son goût pour l’outil de conte japonais et son plaisir de créer et s’est donc aussi lancée dans la formation des professionnels. Ainsi à l’automne dernier, elle a mené une séance de formation au Kamishibaï dans un centre de loisirs où elle avait fait venir des animateurs, des assistantes maternelles et une professionnelle de RAM.

Toujours inspirée par de nouvelles idées, Stéphanie s’est formée sur l’art clownesque à la suite duquel elle a créé un spectacle clown Kamishibaï qu’elle présente et vend sur une clé USB.
La jeune femme compte reprendre sa profession d’assistante maternelle en septembre, après avoir eu son deuxième enfant. Mais elle entend continuer à faire profiter de sa passion et de ses créations à tous les professionnels de la petite enfance qui souhaitent s’initier au Kamishibaï.

Article rédigé par : Armelle Bérard Bergery
Publié le 26 avril 2018
Mis à jour le 26 avril 2018