La FNEJE soutient l’appel à la non disparition des jardins d’enfants et des classes passerelles

La Fédération Nationale des Éducateurs de Jeunes enfants (FNEJE) s’associe au collectif des jardins d’enfants pédagogiques de la Ville de Paris pour lancer un appel à la non disparition des jardins d’enfants et des classes passerelles.
Le projet de loi pour une école de la confiance, actuellement en discussion, instaure l’instruction obligatoire à trois ans, fragilisant ainsi l’existence des établissements accueillant les enfants entre 2 et 6 ans.

Deux ans, pas pour convaincre mais pour choisir
Comme nous l’annoncions hier, un amendement a été déposé laissant un sursis de deux ans aux jardins d’enfants notamment. Et le mot sursis n’est pas vain. En effet il semble que cet amendement ne soit pas destiné à préparer une pérennisation des jardins d'enfants. Bien au contraire. Le président de la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l'Assemblée nationale, le député LRM du Bas-Rhin Bruno Studer, l’a rappelé aux représentants des jardins d’enfants Steiner samedi dernier : ce délai de deux ans doit permettre de donner le temps aux jardins d’enfants de choisir de se reconvertir soit en EAJE, soit en école maternelle. Une affirmation qui renforce les inquiétudes exprimées par le collectif parisien.

Les jardins d’enfants pédagogiques parisiens mobilisés
Dans un communiqué commun avec la FNEJE,  les responsables des jardins d’enfants de la Ville de Paris, s’appuyant sur les remarques et observations des usagers et des équipes, dans leur pluridisciplinarité́, alertent sur les conséquences concernant le projet de loi dit « pour une école de la confiance » (…) et veulent réaffirmer l’avenir de ces structures singulières.
D’autant qu’une récente étude (dont nous vous rendrons compte dans les prochains jours) valorise  « l’action éducative, l’enseignement pertinent et adapté aux enfants de 2 ans 1⁄2 à 6 ans, la qualité́ de l’accueil inclusif des enfants en situation de handicap, avec un taux deux fois plus enlevé́ qu’à l’école maternelle » de ces jardins d'enfants.

Appel aux parlementaires pour assurer l’avenir des jardins d’enfants
Les jardins d’enfants pédagogiques demandent aux parlementaires de « les représenter en déposant des amendements dans le sens de la pérennisation des missions actuelles de ces structures pour que le législateur œuvre à :
• La reconnaissance des compétences d’instruction pour les 3/6 ans, des EJE formés en psychopédagogie et diplômes d’état (...)
• La reconnaissance de l’expérience de ces structures préscolaires, qui travaillent sur le même socle de compétences que celui de l’école maternelle. L’accompagnement de l’enfant se fait dans un cadre sécurisant, à sa dimension, pour préparer sa place de futur écolier avant son entrée à l’école élémentaire, mais aussi celle de futur citoyen. Tout cela en collaboration / coéducation avec ses parents. (…) Notre démarche préventive s’articule avec l’aide et le soutien de nos partenaires psychologues, psychomotriciens et médecins.
• Un statut juridique reconnu pour ces établissements municipaux d’accueil de la petite enfance au même titre que les établissements privés ou associatifs dispensant une pédagogie dite activ
e. »

Et de conclure : « notre priorité́ restera toujours d’accompagner au mieux le développement de l’enfant y compris ceux avec des besoins spécifiques ».

Pour la FNEJE : priorité à la qualité de l’accueil
Rappelons que la FNEJE, dès l’annonce du projet de loi au printemps 2018, a pris clairement position. Sans remettre en cause le principe de l’instruction obligatoire à trois ans, elle s’inquiétait de ce qu’une telle loi puisse « démanteler les dispositifs déjà̀ existants et qui ont fait leur preuve tels que les classes passerelles et les jardins d’enfants. » Et rappelait d’une part son attachement à la qualité de l’accueil et d’autre part que la formation des EJE les préparait travailler auprès des enfants jusqu’à leurs 7 ans.
 
Pour aller plus loin
:
Voir l’étude d’impact du projet de loi 
Voir le projet de loi
Article rédigé par : CL
Publié le 12 février 2019
Mis à jour le 16 février 2019