Lancement d’une étude sur les crèches familiales

Lors de la Journée des professionnels de la petite enfance du 31 janvier dernier, au détour d’une réponse à une question, il a été annoncé que la Direction Générale de la Cohésion Sociale (DGCS) lançait une étude sur les causes des difficultés des services d’accueil familiaux dits « crèches familiales ».

Un mode d’accueil à la qualité reconnue
La crèche familiale est mode d’accueil considéré  par les professionnels comme très équilibré pour enfants, les plus jeunes notamment, mêlant accueil individuel et temps collectifs dans les locaux de la crèche familiale pour différentes activités ( en général l’équivalent d’une journée par semaine).  Un mode d’accueil qui rassure aussi les parents car les assistantes maternelles qui s’occupent de leur enfant travaillent en étroite collaboration avec le directeur de la crèche, une EJE ou infirmière-puéricultrice selon les cas.  Pour les parents, c’est aussi un accueil assez souple puisque si leur assistante maternelle est absente, elle est automatiquement remplacée par une autre professionnelle de la crèche. Par ailleurs aucune discussion financière ne vient polluer la relation parents-assistante maternelle, puisque cette dernière est employée directement par le gestionnaire de la crèche (une collectivité locale le plus souvent mais parfois un gestionnaire privé). Enfin, côté assistantes maternelles, le fait d’être employées par un gestionnaire les mettent à l’abri d’une certaine précarité en leur évitant un chômage soudain. Travailler en crèche familiale leur permet aussi de partir plus facilement en formation.

Un mode d’accueil en perte de vitesse
Pourquoi dans ces conditions la dernière étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) sur l’offre d’accueil des moins trois ans montre une érosion de ce mode d’accueil (stabilité depuis 2013 après une baisse de 14% depuis 2010). C’est pour comprendre les causes de cette diminution régulière et récurrente du nombre de places offertes par ces services d’accueil familiaux que la DGCS a souhaité cette étude qui concerne environ 700 crèches et 18 000 assistantes maternelles (pour 42000 places d’accueil offertes en 2014) .  Avec des pistes d’explication avancées à confirmer ou pas …

Des causes à préciser
C’est un mode d’accueil assez coûteux pour les gestionnaires   des structures.  Pour plusieurs raisons. D’une part en raison du mode de calcul du temps de travail des assistantes maternelles qui conduit à devoir rémunérer un grand nombre d’heures en heures supplémentaires.  D’autre part, dans une crèche familiale, les gestionnaires doivent prévoir des « places relais » pour accueillir les enfants dont l’assistante maternelle est absente. Ces places doivent pour être réservées, être rémunérées. D’où encore un renchérissement du coût. Par ailleurs, les modalités du financement de crèches ( la Psu et son  fameux taux d’occupation ) constituent une difficulté supplémentaire .
 Enfin cette érosion de l’offre des crèches familiales, peut aussi s’expliquer par les difficultés de recrutement. Les assistantes maternelles, notamment les plus jeunes, ne souhaitant pas être salariées d’une crèche familiale  car  elles se sentent moins libres que si elles travaillaient en « solo » : pas le choix des familles,  peu d'autonomie dans leur organisation et leur emploi du temps, pas le choix de leurs congés. Ces contraintes sont lourdes au regard des avantages constitués par le salariat et le soutien d’une structure et de ses professionnels.

 A lire : notre dossier complet sur les crèches familiales.
Article rédigé par : Catherine Lelièvre
Publié le 15 février 2017
Mis à jour le 15 février 2017